La créature qui n'a que la peau sur les os, desséchée et tendue
comme un fin parchemin qui souligne ses yeux enfoncés très
profondément dans leurs orbites. Ses lèvres en lambeaux ne sont que
sang et pourriture étirées en un rictus dégoûtant et froid comme
la mort.
Sa dernière victime, un enfant qui faisait l'école buissonnière,
tire la peau de son ventre distendu par ses repas précédents lui
donnant l'air d'un canard qui se dandine. Déjà en quête d'une
nouvelle proie, il écoute les bruits alentour. Et elle est là, un
scout qui campait avec sa troupe qui s'est mis à l'écart pour un
besoin nature.
Le cannibale puni pour sa faute expie depuis des siècles le péché
qui l'a mené à sa perte. Il a dépecé son meilleur ami après une
partie de pêche pour se faire une idée du goût de la chair
humaine. Puis le cri du wendigo l'a appelé du plus profond de son
être alors qu'il se promenait dans la forêt en pleine nuit. Sa faim
dévorante n'est jamais rassasiée et elle lui tord les entrailles.
Insatiable, l'envie de croquer dans les mollets tendres des enfants
qui partent à l'école dès l'aube lui met la bave à la bouche,
une bave mêlée de sang. Une vague de violence l'envahit et il sent
ses muscles se raidir, prêts à bondir sur leur proie.