jeudi 9 août 2018

Le wendigo


La créature qui n'a que la peau sur les os, desséchée et tendue comme un fin parchemin qui souligne ses yeux enfoncés très profondément dans leurs orbites. Ses lèvres en lambeaux ne sont que sang et pourriture étirées en un rictus dégoûtant et froid comme la mort.
Sa dernière victime, un enfant qui faisait l'école buissonnière, tire la peau de son ventre distendu par ses repas précédents lui donnant l'air d'un canard qui se dandine. Déjà en quête d'une nouvelle proie, il écoute les bruits alentour. Et elle est là, un scout qui campait avec sa troupe qui s'est mis à l'écart pour un besoin nature.
Le cannibale puni pour sa faute expie depuis des siècles le péché qui l'a mené à sa perte. Il a dépecé son meilleur ami après une partie de pêche pour se faire une idée du goût de la chair humaine. Puis le cri du wendigo l'a appelé du plus profond de son être alors qu'il se promenait dans la forêt en pleine nuit. Sa faim dévorante n'est jamais rassasiée et elle lui tord les entrailles. Insatiable, l'envie de croquer dans les mollets tendres des enfants qui partent à l'école dès l'aube lui met la bave à la bouche, une bave mêlée de sang. Une vague de violence l'envahit et il sent ses muscles se raidir, prêts à bondir sur leur proie.