« L'autre jour
dans une brocante, j'ai trouvé un livre écorné et à la couverture
élimée. J'ai tenté de le lire, il était dans un latin que je
comprends mal avec des schémas mais il ne coûtait qu'un euro donc
je l'ai pris sans réfléchir. Je l'ai retrouvé quelques jours plus
tard dans mon sac. Des recherches sur internet m'ont appris que la
langue utilisée était un mélange de latin et de grec ancien. Je
tentais de le déchiffrer intriguée par le schéma final qui
ressemblait à une machine.
Après des jours de
déchiffrage, je finis par comprendre que c'était une machine qui
transmutait les choses mais il fallait une source de vie, je
comprends mal ce concept. La machine en ferait naître quelque chose
d'inconnu et d'indéfinissable.
Je commençais par
construire la machine dans mon garage, pièce par pièce que j'ai
façonnées au chalumeau et au marteau. Elle n'était pas plus grande
qu'un Homme contrairement à ce que je pensais et craignais car mon
garage est bas de plafond. »
-Inspecteur, j'ai trouvé
ça par terre parmi les débris du garage, ça pourrait expliquer les
flammes et le bruit.
« La machine fut
rapidement prête, je travaillais jour et nuit dessus dans mon
impatience. J'avais posé tous mes jours de congés pour la finir.
Comme source de vie, je pensais qu'une mouche suffirait donc j'en ai
capturé une. En ce moment, elles envahissent ma cuisine sans que je
parvienne à m'en débarrasser, au moins, elles seront utiles à
quelque chose.
La machine semble
fonctionner, elle m'aspire vers elle. Je ne peux résister, je... »
- Mouais, les derniers
mots sont trop mal griffonnés pour pouvoir les déchiffrer.
Lieutenant ! On passe le garage et la maison au peigne fin, vous
appellez du renfort. On sécurise la zone et s'il n'y a rien, on clôt
le dossier.
Extrait du rapport du
Lieutenant Langley
« Je visitais
rapidement la maison, arme au poing après avoir demandé du renfort
par radiophone. Il n'y avait pas âme qui vive dans les étages ou au
rez-de-chaussée. Je trouvais seulement du matériel étrange au
grenier mais je ne m'attardais pas. Visiblement après examen des
papiers et des placards, la professoresse vivait seule.
Quand je redescendis
dans le garage, il était plongé dans le noir. J'allumais la lumière
prêt à tirer. La première chose que je vis fut l'inspecteur gisant
dans une mare de sang. Il avait apparemment mis la machine en marche
et été aspiré par celle-ci. Une créature maigre et noire,
échevelée me regarda d'un air mauvais avant de forcer la chatière
de la porte du garage et de fuir dans la nuit. Elle tenait de la
hyène et du chat par sa taille surtout.
Nous avons ramené la
machine au laboratoire pour analyse. Je suppose que la professoresse
et l'inspecteur se sont tous deux changés en ces créatures
cruelles. Des attaques avec des marques de dents inconnus ont été
rapportées, on parle de chiens mais leur dentition tient à la fois
du chien et de l'humain, ils semblent avoir des techniques d'attaque
qui révèlent une certaine intelligence. Nous espérons qu'ils ne
peuvent pas se reproduire car un mâle et une femelle sont en liberté
et nous échappent sans cesse. »