*ceci n'est pas un conte de fée* *meurtre/viol/inceste*
Sangrillon était une petite fille qui vivait heureuse dans le manoir
de ses parents. Lorsque sa mère mourut, son père envisagea de se
remarier pour donner une père à sa fille. Il choisit une femme de
son rang, mère de deux fils de l'âge de Sangrillon. Les enfants ne
s'entendaient guère mais faisaient bonne figure devant leurs parents
qui faisaient de même. Malheureux de s'être laissé berner par
cette femme froide et hautaine qui n'en voulait qu'à sa fortune, son
nom et son titre, le brave homme sombra dans le chagrin et l'alcool.
Un soir
qu'il avait ruminé son amertume avec une bouteille de wyskie pour
compagne, il sortit en titubant, traversa la cour et tomba dans le
puits où il ne fut découvert qu'au matin, mort. Désormais
orpheline de père et de mère, Sangrillon qui croissait chaque jour
en beauté devint servante dans la maison familiale héritée de ses
ancêtres. La marâtre et ses fils ne manquaient aucune occasion de
l'humilier. Un soir, elle trouva sa chambre fermée à clé et la
mère de famille lui désigna le grenier traversé par les vents et
garni de toiles d'araignées. A pas lents, la fillette monta les
marches en sanglots et elle s'endormit parmi les souris qui se
blottirent contre elle.
Les
années passèrent et la jeune fille croissait en beauté et en
charme. Elle attira l'attention de ses demi-frères qui commencèrent
à la tourmenter. Ils lui faisaient refaire inlassablement les mêmes
tâches avant de l'insulter copieusement. Accablée de travail, elle
ne se plaignait jamais et dans le grenier sombre, elle rêvait d'un
avenir meilleur délivrée de ses tourmenteurs et maîtresse de la
fortune qui lui revenait. Son cœur se fendait lorsqu'elle songeait
au château qui tombait en ruine faute d'entretien et à la fortune
dilapidée pour satisfaire les inombrables caprices de ses
demi-frères.
Une
nuit que les deux adolescents rentraient avinés, ils grimpèrent
jusqu'au grenier et Sangrillon se raidit lorsqu'elle sentit leurs
mains courir sur sa chemise de nuit avant de la lui arracher.
Consciente qu'elle ne trouverait nulle assistance auprès de sa
belle-mère, elle supporta leurs caresses maladroites et lorsqu'ils
se retirèrent en riant, elle ne put retenir une larme. Au fil des
jours, les caresses se firent plus précises et insistantes et vint
la nuit où l'aîné s'introduit en elle avec violence, prenant sa
virginité et toute la douceur qui vivait en elle bientôt suivi par
son frère qu'il encourageait en fumant une cigarette. Meurtrie,
Sangrillon resta seule étendue sur son lit en tortillant ses cheveux
de miel entre ses doigts. Elle sentait les larmes chercher à inonder
ses yeux mais elle savait que personne ne se chargerait de les
essuyer. Puis elle entendit l'horloge carillonner et elle se força à
se lever pour se préparer. Alors qu'elle préparait le
petit-déjeuner, le cœur lui manqua et elle se sentit défaillir,
prête à vomir. La jeune fille se redressa et elle lissa son tablier
blanc avant de monter les plateaux. Les dents serrées, elle supporta
les mains avides de ses demi-frères sur et sous ses vêtements en
affichant une indifférence étudiée. Puis, la domestique vaqua à
ses occupations habituelles.
- Je
pourrais verser du poison dans le thé de toute la maisonnée. se
disait-elle chaque jour depuis la mort de son père mais elle n'en
trouvait jamais le courage.
Trois
mois plus tard, elle se réveilla nauséeuse et avec horreur,
Sangrillon comprit qu'elle était grosse d'un de ses demi-frères.
- Et je
ne sais même pas qui est le père. songea-t'elle avec tristesse. Je
ne peux confondre le géniteur car l'accusation d'inceste nous
conduirait à la mort. Je n'ai que peu de solutions, la fuite mais on
me retrouvera ou pire.
Trois
jours plus tard, la jeune fille se décida. A la nuit close, elle se
rhabilla en silence deux heures après le passage de ses demi-frères
dans sa couche. En silence, elle descendit jusqu'au rez-de-chaussée
puis elle gagna la remise avant de remonter à l'étage. Elle écouta,
tous dormaient.
-
Parfait! se dit-elle avant de pénétrer dans la chambre de l'aîné.
Elle
l'observa dans le peu de lumière laissé par la lune depuis le
couloir.
- Il est
beau, yeux bleus, cheveux châtain clairs bouclés avec délicatesse,
un visage fin, des mains d'artiste. Un visage d'ange qui cache un
cœur noir.
Elle leva
la hache et lui trancha la gorge dans son sommeil. Un gargouillis lui
parvint tandis qu'elle pénètrait chez son autre demi-frère. Elle
ne passa guère de temps en contemplation devant lui et la hache fit
de nouveau son œuvre, lui brisant la cage thoracique suite à un
calcul maladroit. La victime hurla tandis que la hache se levait de
nouveau pour lui fendre le crâne avec force. La jeune fille manqua
lâcher l'outil lorsqu'elle rencontra l'os mais elle tint bon.
Un cri la
fit se retourner et elle se trouva face à sa belle-mère, horrifiée.
Avec un soupir résigné, Sangrillon leva de nouveau la hache.
- J'ai
mal aux bras, je suis fatiguée. songea-t'elle tandis que le fer
rencontrait l'os et la chair au creux du ventre de la maigre femme
qui se plia en deux sous le choc tandis que ses entrailles se
répandaient sur le parquet.
Epuisée, Sangrillon resta un long moment accoudée au bord du lit à
reprendre son souffle. Puis, la jeune fille se leva, lissa sa robe
tachée de sang et elle se rendit dans sa chambre où elle se lava
avec soin avant de se changer. Puis, elle marcha jusqu'à la grille
dont elle brisa la chaîne d'un coup de hache. Elle jeta l'arme dans
un fossé et elle se rendit à pied jusqu'au poste de police. En
chemin, elle jeta ses vêtements souillés sous un buisson.
- Même
si on les trouve, p ersonne ne pourra remonter jusqu'à moi. se
dit-elle en haussant les épaules.
Arrivée
au poste de police, elle se fit introduire auprès de l'agent de
garde cette nuit-là.
- Je suis
Sangrillon, la fille de monsieur de Démène et ma belle-mère m'a
envoyée chercher des renforts. Elle dit avoir entendu du bruit. Elle
vit seule avec ses deux fils et...
- Je
connais bien cette famille, allons voir.
Une fois
sur place, le policier ne put que constater les meurtres.
- Je
suppose que le voleur a réveillé votre belle-mère qu'il a tuée
avant de vérifier qu'il ne restait personne dans la maison. Par
précaution, il a tué vos demi-frères. Je suis désolé, nous
arrivons trop tard. Je vais chercher mes collègues, venez avec moi.
Après
enquête, la hache retrouvée dans un fossé accrédita la thèse du
vagabond qui a fui en entendant du bruit après avoir tué les
occupants de la maison.
Satisfaite, Sangrillon sirote une tasse de thé en écoutant le
prince lui raconter comment il s'est perdu lors d'une chasse jusqu'à
se retrouver devant la grille du château.
- Mon
père organise un bal à la cour ce soir. Venez, vous sortez à peine
de votre deuil, ce sera l'occasion parfaite de revenir dans le monde.
Je serais ravi de vous revoir. Mon père espère vivement que je
trouve une épouse durant ce bal, aussi, si vous voulez être ma
reine, je serais ravi de...
- Je
viendrai mais personne ne doit jamais rien savoir de la tragédie qui
a touché ma famille ni de notre rencontre. Je préférerais quelque
chose de plus romantique, de moins tragique, vous voyez?
- J'en
parlerai à l'écrivain royale, ma chère Sangrillon. dit-il en lui
baisant la main.
-
Appelez-moi Cendrillon. chuchota la jeune fille en rougissant.