mardi 31 janvier 2017

Le temps immobile

  Le temps est comme suspendu depuis ce jour où je l'ai vu pour la première fois. J'ai su qu'il changerait ma vie à jamais mais le destin facétieux l'a fait fuir. Je l'ai longtemps guetté dans l'espoir qu'il me fasse pleine confiance et m'ouvre son cœur mais il n'en a rien fait et a fui par crainte ou parce que je me suis trop avancé ou pas assez. Pourtant, je sais que nous sommes liés et que nos caractères peuvent s'accorder.

  Aujourd'hui, j'ai recroisé ce chat roux que je guette du coin de l’œil depuis bien longtemps. J'attendais que son chemin croise le mien et j'ai de nouveau tenté de l'apprivoiser et d'en percer les mystères. Nous nous sommes croisés sans nous voir mais j'ai senti sa présence. J'ai alors ôté mon baladeur et je me suis retourné. Il avait déjà filé, ce sera pour une autre fois, en un éternel recommencement.

lundi 30 janvier 2017

Colère fluviale

  Le fleuve enfle et gronde sous l'averse. Il gonfle, gorgé d'eau et s'étale sur les berges. Noyé sous cette eau tombée du ciel, le cours d'eau tangue et commence à s'agiter sous l'assaut. Des cris se font entendre, ses habitants le fuient effrayés par cette humeur nouvelle.

  Des branches d'arbre apportées par le vent viennent le frapper et ne font qu'attiser sa colère. Le vent souffle sur sa peau lisse et mouvante, il ne peut que se défendre par des vagues de plus en plus hautes.

  Son humeur toujours égale change. Il change de couleur et devient de plus en plus gris et marron selon son humeur changeante. Le fleuve se révolte contre sa condition, fouetté de l'intérieur et de l'extérieur, il se défend comme il le peut contre les assauts qu'il subit depuis des heures.

  Vexé, il tente de s'échapper de son lit et de sa condition, il s'étale sur les berges qui ne l'absorbent plus. Pour se venger, il colonise la terre et inonde les herbes alentour.

  Enfin, il se calme et revient dans son lit, penaud et vexé par les humains qui l'observent de ses berges. Le fleuve reprend son cours comme si de rien n'était.

dimanche 29 janvier 2017

Premier rêve

- Vous êtes l'Impératrice. La dernière impératrice nous a quittés il y a peu et c'est vous que le destin nous a désigné pour lui succéder. Jurez-vous fidélité à notre cause ? Protégerez-vous le monde de nos ennemis. Comprenez-vous les implications de votre serment ?
- Oui, je les comprends. Je jure fidélité au conseil, tant que cela ne trahit pas mes idéaux.
- Mais... bien, bien. C'est parfait, vous pouvez vous relever, votre altesse ! Mais quel âge avez-vous ? Comment vous nommez-vous ?
- J'ai sept ans et je m'appelle Caladhiel ou Caliste selon les personnes.
- C'est un âge parfait, le chiffre parfait. Faites-nous confiance, nous vous préparerons au mieux au grand jour, s'il vient, bien évidemment durant votre vie. Vos rêves seront notre terrain de jeu. A demain soir !

   La petite fille ouvre les yeux et observe l'obscurité de la chambre. Elle allume la lumière, il n'y a rien, ce n'est qu'un rêve. Depuis un an, elle rêve tous les soirs, sauf si elle est épuisée qu'elle fait partie d'une troupe d'élite qui protège les humains de créatures maléfiques. Aujourd'hui, elle prendrait leur tête ? Pourquoi ne lui a-t'on rien dit depuis une année s'ils savaient depuis le début qu'elle était l'élue ?
- Ce ne sont que des rêves, rendors-toi ! Il est minuit et il y a école demain !
Sur ces pensée, elle se rallonge et éteint la lumière. Elle écoute mais tout le monde dort dans la maison, tout est calme, elle n'a rien à craindre.

  Mais si ce ne sont que des rêves, pourquoi toutes les fois où elle a voulu en parler à Deartháir, son grand frère, les mots n'ont-ils pas franchi ses lèvres ? Pourquoi s'est-elle toujours arrêtée, le cœur battant au souvenir qu'elle a juré de garder le secret ?


  L'enfant se rendort, son ours en peluche serré contre son cœur. Aucun nouveau rêve ne trouble son sommeil cette nuit-là.

samedi 28 janvier 2017

Le piège

   La douleur ! Il n'est que douleur ; des dents acérées mordent sa chair et il hurle de douleur. Il tente de se dégager mais cela ne fait qu'augmenter la pression des dents d'acier sur sa patte.

  Vixiane court dans la neige quand il entend le hurlement. Il s'arrête interdit face à l'animal et il s'approche en lui parlant à voix basse.

  Une odeur humaine ! Les yeux dans les yeux, il regarde la silhouette s'approcher, elle ne semble pas hostile. Une main se tend, amicale, le loup se laisse caresser le museau, reconnaissant pour ce geste d'amitié. Il ne voit pas la main s'approcher de sa patte blessée.

  Le petit garçon ouvre le piège à loup et libère le loup blessé qui fuit sur trois pattes. Il appelle la gendarmerie pour dénoncer son voisin, tous les enfants du voisinage courent dans les hautes herbes du chemin et leur voisin le sait bien. Les loups ne s'approchent jamais des humains, ils fuient dès qu'ils les aperçoivent. Ils ont du gibier en abondance dans la forêt proche ; depuis leur arrivée, il y a des années, il n'y a pas eu d'incident à déplorer.

  Le loup se retourne vers le petit garçon, reconnaissant de sa liberté. Il le regarde avant de s'éloigner aussi vite que le lui permet sa patte blessée. Il se remettra avec le temps, sa meute prendra soin de le nourrir le temps de sa convalescence.

vendredi 27 janvier 2017

L'Ondine

  Ondine aimait à se mirer dans l'eau de la fontaine située au fond du jardin de ses parents. L'été, lorsque le temps était beau et chaud, elle avait l'habitude de s'asseoir sur la margelle de marbre, peignant ses longs cheveux blonds avec le peigne d'ivoire qu'elle avait reçu à son dernier anniversaire.

  La jeune fille était émotive et pleurait souvent au bord de la fontaine. Ces jours-là, l'eau qui emplissait le bassin semblait plus vive et chantait pour la consoler.

  Un jour, elle se disputa avec son fiancé et Ondine, offensée, déserta la fontaine retenant ses larmes et ses sentiments. La fontaine peu à peu se tarit, tandis que le fiancé, perplexe, observait le phénomène lorsqu'il attendait sa promise qui le boudait.

 Il chercha l'explication de ce phénomène ; ingénieur hydraulique, il tenta de percer les mystères de cette fontaine en étudiant les légendes de la région, faute de trouver une explication rationnelle. Il estimait qu'il y avait certainement un fond de vérité dans ces légendes.

  Il disposa sur les rebords de la fontaine des présents ; fleurs et strass vinrent orner la fontaine. Attirée par la lumière reflétée par les pierres et l'odeur des fleurs, l'ondine fut attirée par la source souterraine et son eau vivante. Son fiancé l'y attendait, il avait compris bien avant elle sa véritable nature.

Nanowrimo Avril 2016 Croissance florale

On ne tire pas sur une fleur pour la faire pousser. On l'arrose et on la regarde grandir... patiemment. Proverbe Africain


Croissance florale

Muni de son arrosoir,
Le fou va de pot en pot
De fleur en fleur. Noir
Est son regard sous son chapeau.

S'approchant d'une fleur délicate,
Il la contemple longuement
Et s'écarte
Pour prendre ses instruments.

Armé d'une pince à épiler
Et d'un mètre ruban
Il tirer sur les pétales délicates et colorées
Puis les mesure patiemment.

Sur son cahier noirci de notes
Il inscrit « Etirement des pétales
De la fleur 214 ; Je ne note
Pas encore d'allongement notable. ».

27/04/2016

jeudi 26 janvier 2017

Murmures de la forêt

La forêt murmure dans le vent, la neige tombe en silence tandis que les arbres chuchotent aux oiseaux leurs histoires anciennes. Les flocons habillent les arbres d'un habit de scène blanc pendant qu'ils déclament leurs textes, parlant du vent, d'insectes, des saisons ou de la terre d'où ils tirent leur force.

Un bruit de pas brise le murmure des arbres, le silence répond au promeneur qui s'aventure dans la forêt.

Mail art

  Le courrier l'attendait dans sa boîte aux lettres. Il ne mentionnait pas d'expéditeur, juste qu'ils étaient de la même ville.

  Déprimé, l'homme le déposa sur la table du salon et alla s'asseoir dans son fauteuil devant la télévision, une couverture sur les genoux. Il se laissa abrutir par les images et les sons qui émanaient de cette boîte noire jusque tard dans la nuit. Puis, il se traîna jusqu'à son lit.

  Le lendemain matin, premier jour d'un week-end solitaire, il buvait son thé lorsqu'il remarqua l'enveloppe abandonnée. Intrigué, il la regarda : elle était couverte de dessins tracés au crayon feutre en d'élégantes arabesques colorées mais il n'y avait pas le moindre indice sur l'expéditeur de cet étrange courrier.

  A l'intérieur, il n'y avait qu'un carton vert avec deux mots tracés au crayon feutre, une couleur par lettre : CARPE DIEM. L'homme sourit et remercia cet inconnu avant de sortir se promener au soleil.

mercredi 25 janvier 2017

Le baiser de l'immortel

  William était seul depuis des siècles et puis, il rencontra ce garçon de son âge. Il le suivit quelques temps lors de ses sorties nocturnes et il décida d'en faire son compagnon de vie. Il l'aborda un soir alors que le garçon, éméché, sortait d'une boîte de nuit.

- Viens avec moi, mon garçon, je t'emmène en lieu sûr.
Il avait soif mais il se retint jusqu'à son antre. Il avait erré toute la nuit avant de finir par trouver une proie, l'éclairage public des villes rendait sa tâche plus difficile, elle demandait de la discrétion. Il était passé devant la boîte de nuit où le garçon avait ses habitudes, il était seul, personne ne regardait personne, l'avantage des grandes villes. Alors, il l'avait abordé.

  Il allongea le garçon qui commençait à désaouler légèrement. Dans la pénombre, il observa le jeune garçon qui devait avoir dix-sept ans tout au plus. La peau pâle, les cheveux blonds et raides tombant sur ses épaules, il était mince et frêle. Il n'ouvrit les yeux que quand il le mordit. Ils étaient bleus comme un ciel d'été.

  Durant des jours, William le veilla. Le garçon délirait dans ses cauchemars puis tombait dans un sommeil profond, sans rêves, presque en catalepsie. Un jour, le garçon ouvrit enfin les yeux, il survivrait, William était soulagé.

  L'aube pointait :
- Bonjour, je suis William, le vampire qui t'a créé. Je vis seul depuis des siècles, tu rentrais ivre d'une soirée il y a un mois et je t'ai mené chez moi. Je suis là, tu n'as rien à craindre.
- Un mois que ma famille me cherche. Je devais passer mon diplôme et j'avais prévu de demander ma petite amie en mariage. J'avais la vie devant moi et tu l'as détruite.
- J'en suis désolé mais tu t'y feras.
- Tu as fait de moi un monstre. Je vais prendre l'air, j'ai besoin de réfléchir.
- Tu ne peux pas, le soleil se lève vite en cette saison. Il fait jour désormais. Mais ce soir si tu veux.
- Laisse-moi, j'ai besoin d'être seul.

  Le jeune garçon se leva et regarda autour de lui sous le regard perplexe de son créateur.
- Où sommes-nous ? On dirait un château.
- C'est le manoir que j'ai acheté au XVII ème siècle via un intermédiaire. Je, enfin, nous sommes riches, tu verras. Tu ne manqueras de rien, les journées sont longues mais nous avons de quoi nous occuper.

- Il n'y a pas de nous !, répondit le vampire nouveau-né en arrachant les tentures moisies qui se déchirèrent comme une feuille de papier. Le soleil estival se déversa dans le salon.

mardi 24 janvier 2017

Le don d'Odalie

Odalie se trouve dans une pièce sombre. Une voix lui parle.
- Odalie, te voilà une des nôtres désormais. Tu as aujourd'hui quinze ans, tu dois assumer ce que tu es et révéler le don.
Une douleur au bras. Les ténèbres tout autour d'elle. Si vite. Des silhouettes encapuchonnées de noir. Le sommeil la gagne. Le clocher sonne minuit.

Le réveil sonne. L'adolescente ouvre les yeux et se lève d'un bond : sept heures ! Elle devrait être levée depuis une heure et n'a que quinze minutes pour prendre son bus.
Enfin assise dans le bus qui l'emmène au collège, Odalie sent la douleur légère à son bras. Son rêve lui revient : le don, elle peut se révéler et utiliser son don.

Une fois de plus, ses camarades de classe se moquent d'elle. Depuis la rentrée, ils n'ont de cesse de trouver des prétextes pour se moquer d'elle ou la bousculer dans les couloirs. Le professeur fait mine de ne rien voir et continue son cours en ignorant les noms d'oiseaux chuchotés depuis le matin. La plus virulente est Julie, la pimbêche blonde peroxydée assise juste derrière elle qui lui demande toujours si elle a un petit ami ou même des amis, laide comme elle est ou met ses chewing-gum dans ses cheveux.

Cette fois-ci, la grande blonde a répandu la rumeur selon laquelle elle serait amoureuse du garçon le plus populaire de terminale, rumeur puérile.
- Je la hais !, pense-t'elle.
A cet instant, la pimbêche hurle de douleur :
- Une chose invisible me mord le bras et ne veut pas me lâcher !
La chose ne la lâche qu'une fois l'empreinte de ses dents invisibles incrustées en une noire ecchymose sur la peau blanche de sa victime.



lundi 23 janvier 2017

La marque de l'orphelin

VOTRE DEFI

Objet « sac-poubelle »
~¤~
Emotion «amnésie»
~¤~
Couleur « crème »

Nombre de mots: 499 Option taille 500 mots


La marque de l'orphelin

Le petit garçon se réveilla en sursaut, une goutte de pluie l'avait éveillé. Intrigué, il regarda autour de lui, il dormait sur un fauteuil qui avait été d'un cuir crème mais qui ne ressemblait désormais qu'à une peau en train de peler. Il repoussa le sac poubelle qui lui tenait lieu de couverture et épia les bruits. Seule des gouttes d'eau se firent entendre.

Il rêvait à son père, un brillant scientifique frappé d'amnésie progressive après une contamination accidentelle par un virus inconnu. Peu à peu, il s'était transformé en zombie. En une semaine, il était devenu une créature gémissante enfermée dans la cave par son fils qui ne savait où chercher de l'aide. Il avait fini par forcer la porte de la cave avant que sa progéniture ne trouve une aide concrète ou seulement quelqu'un qui veuille entendre son histoire.

Après la fuite de son père, le petit garçon avait erré dans la ville déserte, un sac à dos contenant quelques biscuits comme seul bagage. Il avait ainsi erré durant deux jours avant de se réfugier dans les égouts quelques heures auparavant.

Il revoyait dans ses souvenirs son père lui prendre le bras pour l'approcher de sa bouche. Le fils s'était échappé des bras de sa seule famille d'un geste brusque avant de détaler sous la pluie battante loin de leur foyer solitaire. Tous les habitants de leur quartier huppé étaient dans leur maison de vacances et ne rentreraient pas avant un mois. L'enfant n'avait pas osé pénétrer dans les maisons qu'il savait protégée par des alarmes. Il ne savait pas où demander de l'aide et il n'avait pas osé se rendre au poste de police. Il aurait pu contacter le laboratoire où travaillait son père mais il savait tout juste lire et il n'avait pas pensé à prendre le porte-monnaie de son père qui contenait son argent et sa carte de visite.

Il s'était réfugié dans les égouts pour réfléchir à la situation et prendre une décision. Rentrer chez lui était exclu, son père devait errer dans la ville déserte à la recherche d'une proie, le pas lourd et les yeux dans le vide. Par moments, il devait grogner mais rien ne passerait jamais plus dans ses yeux et son cerveau vide : ni pensée ni émotion. Il ne savait pas à qui demander de l'aide sans finir à l'asile, la police ne le croirait que s'il leur apportait la preuve que son père était bien un zombie et il ne pourrait le faire que s'il le retrouvait. Or, la créature n'avait pas besoin de se reposer, elle était certainement déjà loin et il ne savait pas la direction qu'elle avait prise. Ce qui avait été un brillant biologiste devait à l'heure actuelle, avoir fait d'autres victimes ou avoir été éliminé.

En tremblant, l'enfant regarda la marque sur son bras à la faveur d'un pâle rayon de lune, des petites marques circulaires là où son père l'avait mordu. La maladie était à l’œuvre.

jeudi 19 janvier 2017

Nanowrimo Avril 2016: Le chat est dans l'horloge

Le chat est dans l'horloge. qualifiant les disputes conjugales

Le chat est dans l'horloge

Une assiette vole pour se briser contre le mur,
Des cris fusent de partout.
Le chat tend l'oreille et se rassure,
Les humains sont encore bruyants ignorant la sieste du matou.

Effrayé par une porte qui claque,
Le matou gris file à son refuge.
L'horloge qui de partout craque
Lui est un abri salutaire, tant que dure ce grabuge.

21/04/2016

mercredi 18 janvier 2017

Un bracelet pour changer sa vie

  A dix-sept ans, Astéride est désespérée, sa vie est une horreur sans nom et elle ne voit plus de raison d'espérer. Morose, elle erre en ville pour se changer les idées ; la devanture d'une boutique attire son attention « Atelier bijou : un bracelet pour un nouveau départ. Fabriquez un bracelet personnalisé selon la lithothérapie, apprenez-en plus sur les pierres pour améliorer votre vie. 15 € : atelier de deux heures avec présentation de la lithothérapie, un fascicule des principales pierres et leurs propriétés, un bracelet personnalisé réalisé avec les conseils d'une lithothérapeute diplômée. Prochain atelier : 14 h, il reste des places !».

 La lycéenne hésite, mais d'un autre côté, elle n'a rien prévu cet après-midi si ce n'est jouer sur sa console de jeux vidéos. Sa console peut bien attendre une après-midi même si le jeu est palpitant. Et puis, quelque chose doit changer dans sa vie, maintenant. Alors, elle se décide à pousser la porte.

  Deux femmes discutent une tasse de thé à la main.
- Bonjour, c'est pour l'atelier ? Vous êtes inscrite ?
- Non, mais j'aimerais bien.
- Vous vous appelez ?
- Astéride ; c'est bien quinze euros ?

  Les autres participants arrivent bientôt, tout le monde semble sympathique et la lycéenne se détend.
- Bien, bonjour à tous ! Vous allez choisir quatre pierres au hasard, celles qui vous plaisent et vous attirent le plus. Je passerai ensuite dire à chacun ce qu'il en est. Pensez à prendre des notes et n'hésitez pas à annoter les brochures, elles sont à vous ! Il y a des gâteaux, du thé, de l'eau, des jus de fruits, servez-vous !
Astéride va se servir timidement un thé, elle se sent seule parmi ces adultes mais un homme à fines lunettes, la trentaine l'aborde gentillement en lui demandant si c'est son premier atelier et comment elle a connu l'endroit. Le courant passe bien et la jeune fille se sent déjà mieux quand elle va choisir ses pierres.

  La lycéenne prend les pierres qui lui plaisent le plus : cette rose, cette blanche qui brille, la violette est belle aussi et ce rouge profond ! Elle n'a pas la moindre idée de ce que c'est mais elle aura un joli bracelet.
- Alors, qu'as-tu choisi ? Excellent choix ! La pierre des druides, l'améthyste, utile contre le stress et les migraines, elle purifie les pièces des mauvaises ondes. Le grenat développe l'imagination et attire l'amour ; il apporte confiance, courage et persévérance. La pierre de lune développe l'imagination et l'intuition. Le quartz rose, pierre des artistes, donne créativité, amour et confiance en soi. Que de bonnes choses en perspective !
- Oui, de belles choses m'attendent si je sais les voir et les chercher...

  Rassérénée, Astéride rentre chez elle un peu plus tard, sourire aux lèvres, un nouveau bracelet au poignet.


mardi 17 janvier 2017

Escape game grandeur nature (Horreur)

  Pour mon anniversaire, j'ai décidé d'inviter mes amis à un jeu d'escape game grandeur nature. J'ai reçu dans ma boîte email un courrier indésirable qui présentait un nouveau concept d'escape game réaliste « Dans une heure, on lâche les gaz ! Vous êtes enfermés dans un labyrinthe, vous avez une heure pour vous en échapper grâce à des indices. Gare aux retardataires! ». Le concept m'a plu et j'ai aussitôt réservé pour moi et mes amis.

  Le jour dit, j'étais très excitée et impatiente de découvrir ce nouveau jeu. J'avais le choix entre « Plein gaz », « Partir en fumée », « Labyrinthe piégé », « Catacombes hantées » et « Cimetière meurtrier ». J'ai choisi « Plein gaz » car cet univers me paraissait plus consensuel. Je me voyais mal emmener une de mes amies asthmatique dans des catacombes ou un cimetière à cause de la poussière.

 - Bonjour et au revoir, mes amis. Vous pouvez encore changer d'avis, chers candidats à l'autodestruction. Donnez moi vos papiers et vos téléphones portables. Merci, ils ne seront pas rendus à vos familles en cas de décès mais détruits ou revendus. Bon allons-y, je vous mène à la salle.
  Nous le suivons dans le bâtiment désert, nous sommes apparemment les seuls clients.
- Cette salle hermétique sera fermée à clef. Si vous ne parvenez pas à trouver la sortie dans le délai imparti, soit deux heures, un gaz neurotoxique sera lâché dans l'air et vous disparaîtrez. Nous y voilà, vous pouvez encore renoncer ! Ceci n'est pas une plaisanterie, vous le savez pertinemment, n'est-ce pas ?
Nous nous regardons et décidons d'y aller. Une fois la porte fermée à clef, nous parlons :
- Il fait peur, celui-là. Attention, vous allez tous rester enfermés ! Pff ! Bon, j'ai hâte que ça commence !
Le compte à rebours s'allume et démarre, le jeu a commencé !

- Bon, les amis, nous devons trouver le premier indice ! La pièce est vide, il y a une porte, je suppose que nous devons trouver un moyen de sortir.
J'examine la porte, je ne remarque rien, il n'y a ni code ni clé. Nous examinons attentivement la porte, toujours rien. Mon amie Dany finit par trouver une minuscule encoche sur le côté de la porte qui permet de l'ouvrir par un mécanisme secret. Soulagés, nous sortons heureux d' avoir trouvé la solution.
- Il reste combien de temps ?
- Une heure et quarante-cinq minutes, on a passé un quart d'heure dans cette pièce !
- C'est quoi ça ?
- Un machin qu'on peut tourner et qui montre une couleur différente sur chaque face, il y en a cinq.
- Julie, ça ressemble à un code couleur. Vite cherchons partout, personne n'a rien remarqué dans la première pièce ?
- Là, j'ai trouvé ! Au-dessus de la patère.
- Merci Jérôme ! Bon, on a ouvert une porte ! Passez devant, je ferme la porte.
- La première porte est ouverte. Il a dit que la salle était comment déjà ? Ah oui, attends que je me souvienne... La pièce est divisée en quatre sections séparées par une porte fermée à clef. En tout, on a quatre portes à ouvrir pour sortir. Il nous en reste trois.
La pièce suivante est tapissée de courbes en noir et blanc qui ne forment pas de dessin cohérent, les lignes se croisent au hasard, formant un motif qui agresse les yeux. Tout le monde baisse les yeux pour fixer le sol qui est également dans le même style.
- Quelqu'un voit une sortie ? Ou une porte ?
- On va faire le tour de la pièce à tâtons, on sentira bien la porte !
Deux tours de la pièce plus tard, ils ne trouvent pas de porte. Ils explorent le sol sans plus de succès : il n'y a ni ouverture, ni aspérité.
- Hé, il reste une heure, il faut qu'on se dépêche ! Qu'est-ce qu'on n'a pas exploré ?
- Le sol et le plafond.
- Quelqu'un peut me porter ? Il doit bien y avoir une sortie. Explorez le sol de votre côté avec minutie, il y a forcément une sortie.
- Il n'y a rien ! Les coins peut-être ?
- Oui, dans ce coin la porte coulisse. Génial, il fallait y penser.
- Vite avance, il nous reste peu de temps, à peine trois quarts d'heure pour deux pièces.
- Ca ira, t'inquiète ! Bon, on a quoi ?
- Une pièce avec un labyrinthe dessiné sur les murs. Le point de départ est en rouge et il n'y a pas d'aspérité.
- Il y a forcément un trou ou autre !
- On a fait le tour de la pièce, il n'y a rien ! On ne va pas se taper tout le labyrinthe quand même !
- Déjà, on peut supposer que la sortie est à hauteur d'homme...
- Pas forcément, on est en équipe, ce n'est pas pour rien.
- Il y a forcément un raccord et rien ne dit qu'il n'est pas en hauteur.
- Ok, qui monte sur les épaules de qui ? On doit faire vite !

- Eurêka ! Une demie-heure et deux pièces, ça se corse !
- Il y a des lettres et une phrase au mur :
C'est mieux que dieu. C'est pire que le diable. Les pauvres en ont. Les riches en ont besoin. Et si on en mange, on meurt. (énigme de Stanford)
- Je la connaît cette énigme, en plus ! Je ne me souviens plus de la réponse. Je l'ai sur le bout de la langue !
- Fais un effort et puis, ce n'est qu'un jeu... On le prend un peu trop au sérieux, d'ailleurs. On n'est pas supposés s'amuser ?
- Si mais l'atmosphère est flippante, c'est trop réaliste tout ça, vous ne trouvez pas ?
- Oui, je suis d'accord. Bon quelqu'un a une idée ? Moi, je n'en sais rien.
- Ah, c'est ça, c'est « rien », la solution ! Je m'en rappelle maintenant que tu le dis.
- Va pour « rien », de toutes manières, on a droit à plusieurs essais.

- Cool, il nous reste une demie-heure pour la dernière énigme ! Quelqu'un veut à boire ? Tout ça m'a donné soif !
- Là, je ne vois pas ! La pièce est lisse, en métal, sans aspérités ni le moindre dessin. Quelqu'un a une idée ?
- Non, il n'y a pas de porte cachée ?
- Non, il y a juste la porte de sortie.
- On va minutieusement examiner les murs, on a le temps !

- Encore des gens qui n'ont pas pensé à vérifier si la porte de sortie n'était pas ouverte, tout simplement. On va devoir faire vite pour se débarrasser d'eux. Le prochain groupe arrive dans un quart d'heure.

lundi 16 janvier 2017

Le rituel de chance

- Je veux me venger de ces pimbêches qui passent leur vie à se moquer de moi !
Dégoulinante de pluie, la jeune lycéenne aux longs cheveux blonds poussa la porte de la boutique ésotérique. En colère, ce jour-là, elle était sortie du lycée les mains dans les poches en marmonnant sa colère. Le nom de la boutique avait attiré son regard : Au vieux grimoire, pourtant, elle passait devant tous les jours sans la voir.

La boutique était claire et agréable. Un vieux monsieur à l'air aimable se présente comme le propriétaire de la boutique.
- Bon, j'ai des petits soucis en ce moment, je voudrais avoir une chance insolente. Sterenn regarda autour d'elle ; oui, elle allait les rendre toutes jalouses.
- Je vais voir ce que peux faire pour vous. Attendez-moi.

Sterenn regarde autour d'elle ; « hématite : puissante pierre qui stocke les énergies et les diffuse ensuite peu à peu. Bien la décharger avant utilisation ». Cela pourrait être la solution. Le vendeur ne revient pas, elle feuillette un livre de magie générale qui présente la magie et les rituels, elle y lit qu'on trouve bien des informations sur internet et décide de ne prendre que les pierres.
- Monsieur ? J'ai trouvé ce que je voulais !
Le marchand revient et Sterenn sort bientôt la pierre pesant dans sa poche. Elles vont voir ce qu'elles vont voir !

Elle passe ce mercredi après-midi sur internet à faire des recherches sur les rituels de magie noire. Sterenn a trouvé ce qu'elle cherchait, le cœur battant, elle va faire ses emplettes : une bougie noire, un morceau de corde neuve ; elle a du mal à trouver une bougie noire mais au troisième magasin de décoration, elle trouve ce qu'elle cherche. C'est vrai que les bougies noires sont élégantes.

Les jours passent, le groupe dont elle veut se venger continue ses vexations et ses intimidations quotidiennes. Ces filles populaires ont fait le vide autour d'elle en quelques mois, elle est seule et sans amies depuis leur avènement dans le microcosme de la cour du lycée. « PolySterenn » a même remplacé le doux « Siana », rayonnante en slave, surnom qu'elles avaient trouvées lors d'une heure de permanence à surfer sur internet au CDI. Ces « amies » qui l'ont toutes abandonnées du jour au lendemain pour rejoindre le groupe des pestes populaires et commencer à gravir les échelons de la hiérarchie lycéenne. Oui, elles méritent ce qui leur arrive ! Elle a tenté de discuter avec elles sans succès, elles ont refusé la main tendue, tant pis pour elles !

Le samedi suivant, au lieu de faire ses devoirs, elle relit ses notes et peaufine son sortilège. Elle espère que cela va fonctionner, même si elle n'y croit pas trop, elle espère un miracle et au pire, se décharger de sa colère. Ses parents sont partis se promener, elle est seule pour la journée, elle a tout son temps pour faire ses devoirs tout en savourant par avance sa vengeance sur ces pimbêches.
Le soir, elle ne trouve pas le sommeil et guette sur son réveil, minuit. A vingt-trois heures, elle se lève, rassemble son matériel et va se laver pour se purifier et se redonner du courage. Vêtue de noir, elle se prépare mentalement à ce qu'elle va faire.
Sterenn dispose les bougies en cercle, les allume puis fait neuf nœuds sur la corde tout en récitant l'incantation qu'elle a rédigé un peu plus tôt. Ceci fait, elle éteint les bougies et va se recoucher, réconfortée.
Le petit-déjeuner est joyeux, elle dit à ses parents qu'elle va se promener mais en réalité, elle a coupé la corde et va en enterrer un morceau dans le jardin de chacune de ses anciennes amies. Il est sept heures et demie du matin, le jour commence tout juste à se lever, Sterenn sait qu'elle n'a pas à craindre d'être vue. A neuf heures, elle est rentrée chez elle, le sourire aux lèvres ; heureusement que dans sa famille, ils sont matinaux. Elle charge la pierre d'hématite de pensées positives et de chance, elle s'imagine que nombre de choses agréables lui arrivent et passe la journée dans l'attente fébrile du lundi.
Le lendemain, de retour au lycée, Sterenn a toutes les peines du monde à masquer sa fébrilité. Elle espère que son rituel a marché et que ces trois pimbêches vont enfin payer pour leur méchanceté ! Mais elle ne les vois pas dans la cour. Heureuse, elle rentre en classe, la journée commence bien en effet !
- Asseyez-vous ! J'ai le regret de vous annoncer que trois élèves ont eu un accident samedi dans la nuit en rentrant de soirée. Accident de voiture, elles avaient bu et n'ont pas survécu.
Blême, Sterenn prend seulement conscience de ses actes : ses anciennes amies ne buvaient jamais et détestaient conduire. Ce n'est pas une coïncidence et elle a oublié la loi du triple retour lors de son rituel.




dimanche 15 janvier 2017

Joies éphémères

  L'air boudeur, le sac sur l'épaule, elle se fraie un chemin parmi la foule. Elle lève les yeux, admire le ciel et écoute le chant des oiseaux puis ses yeux se reportent sur la foule pressée qui attend le bus ou court pour l’attraper. Pourquoi aujourd'hui plus personne ne prend le temps de regarder alentour ? Personne ne lui répond quand pleine d'enthousiasme, elle pointe du doigt un oiseau, une fleur ou des lumières particulières qui colorent le ciel.

  Toujours seule sans pouvoir partager ses joies, elle se sent incomprise. Ces minuscules joies du quotidien participent pourtant à son bonheur. Elle se fraie un chemin parmi la foule et attend à l'arrêt de bus, sourire aux lèvres, heureuse d'admirer les nuages si blancs qui tranchent dans le bleu si pur. Personne ne le remarque, personne ne se parle ou ne communique ne serait-ce que par le regard. Rivés à leurs portables, leurs montres ou leurs baladeurs, les gens en oublient de communiquer avec les autres et avec leur environnement.

  Incomprise et ignorée, ces joies simples égaient son quotidien. Chaque jour est une aventure, riche de promesses nouvelles mais peu de gens le remarquent. Peu de gens la remarquent. Trop occupés à jouer sur leur téléphone portable.

samedi 14 janvier 2017

La reine maléfique

  Il était une fois, un vieux roi qui se décida à prendre femme pour assurer sa descendance. Il en parla à ses conseillers les plus proches, timide, il n'avait jamais aimé et ne savait comment s'y prendre avec les femmes.

  Un conseiller qu'il venait de bannir pour détournements de fonds lui présenta sa fille, une jeune femme d'une grande beauté dont le roi tomba immédiatement amoureux. Peu après, la nouvelle reine détestée de tous tomba enceinte ce qui ne changea pas l'opinion publique à son égard.

  Un mois après, sans qu'on ne vit rien venir, elle mit au monde une horde de démons : par vengeance, elle avait décidé de saisir sa chance d'anéantir le royaume. Elle empoisonna le vieux roi et devenue reine, elle ravagea le royaume : la peste et le choléra firent de nombreuses victimes, des créatures inquiétantes hantaient les nuits. Toute révolte devenait une utopie : malade et affaiblie, terrorisée et sans soutien, la population n'était pas en mesure de fomenter une révolte. Toute la classe dirigeante avait été décimée en quelques jours.

  En dix ans, le royaume prospère ne fut plus que ruines et désolations. La jeune reine qui était toujours aussi jeune et belle savourait son triomphe. Son père devenu son plus proche conseiller était vengé.

Nanowrimo avril 2016: Sieste de Flora et de son chat

Sieste de Flora et de son chat (sonnet)

La jeune fille aux longs cheveux blonds tel le blé
S'est allongée dans l'herbe tendre, printanière
Pour pouvoir profiter du soleil et rêver
En contemplant la nature qui s'éveille, claire.

La jolie paysanne en robe de coton
A laissé son frais chapeau dans l'herbe tendre
Car plutôt que de rejoindre ses gras moutons,
Dans le creux du vallon, elle choisit de s'étendre.

Dans la cour de la ferme, le chat prend le soleil
Et du calme environnant il s'émerveille,
Tout en surveillant du coin de l'oeil, un oiseau.

Paresseux, ne bougeant pas de sa posture
Il poursuit du regard dans le ciel, tout là-haut ;
Quand surgit Flora ; ce qui ne sera pâture.

16/04/2016

vendredi 13 janvier 2017

Scène de rivière

Les cheveux en bataille, la masse d'or bruni coule sur ses épaules nues. Son débardeur lui tient trop chaud mais l'eau de la rivière glace ses pieds qui glissent sur la mousse gluante et verte comme un poison. Les doigts écartés dans l'eau, elle se détend au contact de l'élément liquide qui glisse entre ses doigts, la main emportée par le courant flotte en apesanteur apaisante dans l'eau à l'odeur de mousse.

Cartable abandonné

Il a posé son cartable au milieu du chemin poussiéreux
Et a traversé le pré pour aller jouer dans le petit bois.
Le sac en cuir marron est resté seul et malheureux,
Abandonné sur le chemin comme chaque fois.

Un promeneur passe, il trouve le cartable abandonné,
Il crie les mains en porte-voix,
Tout à coup apeuré,
Comme chaque fois.

Comme toujours,
Le petit garçon, les mains dans les poches,
Arrive en traînant les pieds. Tous les jours,

Des adultes anonymes s'inquiètent que l'Ankou le fauche.  

Ecrire

Ecrire ce que l'on ne peut pas dire
Ecrire ce que l'on rêve de vivre
Ecrire ses espoirs déçus et à venir
Ecrire sur le passé, le présent et l'avenir.

Dire ce que l'on a écrit,
Rêver de ses écrits
Espérer à la relecture de ses écrits

Le passé, le présent et le futur regorgent d'écrits.

Nanowrimo Novembre 2016: Le cheval du Diable

Un soir qu'elle rentrait dans sa maison après une promenade nocturne, Eglantine-Roselis se trouva nez à nez avec une mante religieuse qui lui faisait face dans l'herbe. Tout d'abord, elle ne la vit pas dans la pénombre puis la masse lui apparut dans toute sa grandeur. Effrayée, la fée tenta de faire demi-tour et d'éviter la créature qui faisait sa taille et entama un cercle pour la contourner.
La mante religieuse suivit son mouvement de sa tête et se plaça de nouveau devant elle pour lui barre le passage en faisant claquer ses mâchoires. Comment faire face à une créature plus lourde que soi et tout aussi grande, protégée par une carapace ?

Pas une pierre où se cacher, pas un bâton pour tenter de se protéger autour de la petite fée. Elle observe l'insecte, il est doté d'ailes mais elles semblent petites par rapport à sa taille importante. C'est sans doute sa seule chance. La petite fée feint de tenter de contourner la créature qui commence à se rapprocher en faisant claquer ses mandibules.

Vive comme l'éclair, elle s'envole droit vers le ciel. Le tigre de l'herbe ne réagit pas immédiatement et prend quelques secondes de retard, il tente de rattraper Eglantine-Roselis qui vole de toute la force de ses petites ailes. Rapide, l'insecte rattrape peu à peu son retard jusqu'à ce qu'épuisé, il finisse par renoncer. Il n'est pas fait pour les grandes courses-poursuites, heureusement pour la fée qui rentre dans sa petite maison, épuisée.

jeudi 12 janvier 2017

La biche effrayée

  La biche, court, affolée à travers bois et prés. Elle s'est assoupie et n'a pas trouvé son petit à son réveil. Il est hardi et curieux, il a pu se noyer dans la rivière ou se perdre dans les bois. La biche appelle son faon qui ne répond pas, elle hume le vent mais son odeur n'y flotte pas. A travers les bois, elle court, le cœur battant, elle ne le voit pas dans les clairières ou les buissons. Il était pourtant à quelques pas d'elle, regardant autour de lui, plein d’émerveillement.


  Le soir tombe, elle ne le trouve pas. Elle regarde à la ronde, mais il n'est pas là. Épuisée par sa longue course, elle rejoint l'endroit où elle l'a laissé ce matin. Le petit faon est couché en rond, au milieu de la clairière, il rêve à la longue course merveilleuse qu'il a faite dans les bois. Rassurée, la biche se couche près de lui et lui murmure à l'oreille : Tu m'as effrayée, ne pars pas si loin. Elle écoute les bruits de la forêt paisible, son refuge qui n'était que dangers pour son cœur affolé tout à l'heure est redevenu porteur de paix.  

mercredi 11 janvier 2017

Glaces enflammées

Le sorcier est coincé montre le mur de glace, ils sont parvenus à le coincer. Un sourire carnassier déforme leurs visages, son or est à eux. Il murmure quelque chose, peut-être qu'il les implore de le laisser en vie mais ils ne peuvent laisser des témoins. Les brigands dégainent leurs lames, prêts à frapper.

Des lames de glace surgissent de la neige. Surpris et épouvantés, les voleurs ne savent que faire. Elles dansent autour d'eux, les brûlent et les glacent. Ils cessent de lutter et s'effondrent dans la neige.

Flammes de glace

Le sorcier murmure une prière et une formule magique. Il regarde en arrière, ses assaillants arrivent, il est coincé contre le mur de glace. Les pieds engourdis par le froid, il est pris au piège. La magie seule peut l'aider désormais.

Le sorcier murmure un sortilège et ses assaillants sont encerclés par des lames de glaces qui dansent autour d'eux. Mouvantes, elles glissent vers eux et leur brûlent la peau. Ils meurent brûlés par le froid et gisent bientôt dans la neige.

Le sorcier murmure une prière de remerciement au pouvoir qui l'a sauvé et une prière pour l'âme des malandrins qui voulaient l'égorger pour voler sa maigre bourse.

Nanowrimo Avril 2016: Le soldat Romain


“Le courage croît en osant et la peur en hésitant.” proverbe Romain

Le soldat Romain

Tout jeune encore,
Quinze ans à peine,
Il entend les tambours
Qui appellent à la guerre et à la haine.

Un dernier regard
A son foyer,
Et il part
Au risque de se faire tuer.

Du haut des remparts,
Il voit les ennemis en masse
Qui attendent le signal de départ
Pour une bataille, là, en face.

Mais lui, il écoute le vent,
Il regarde les oiseaux
Et profite de ses derniers moments
Avant de risquer sa peau.

Mais l'ennemi renonce soudain,
Au pied des remparts ;
L'ennemi est déjà loin
Quand les tocsins sonnent le départ.

12/04/2016

mardi 10 janvier 2017

La complainte de l'optimiste

Même quand le bateau prend l'eau,
Je regarde où il le faut,
Là où l'herbe est plus verte
Et où le vent entre par la fenêtre ouverte.

Vous me rappelez mes manques,
Je ne les vois que comme des buts à atteindre
Mais les choses qui me rendent heureuse, je les planque
Dans mon cœur, je fais ce que j'aime pour ne pas m'éteindre.

J'ai l'air de ne pas me battre,
Mais c'est juste que je n'y pense que quand je m'attelle à la tâche ;
Sinon, je craque
Et je n'ai plus la force d'avancer. Alors qu'on me lâche.

J'ai la tête pleine de musique et de mots ;
Pour faire pencher la balance, je me bats ;
Mais j'admire le soleil, la lune et les oiseaux ;
Plutôt que de pleurer car la balance ne penche pas vers moi.

Mon air détaché
Etouffe mes plaintes
Et mes espoirs déçus, mais pas abandonnés ;
Je me résigne à laisser mes rêves à regret ; alors je feinte.

Mais j'espère toujours, tous les jours
Que la roue tourne en ma faveur
Et que ce trop long détour
Me mène vers le bonheur.

Alors, mes espoirs en bandoulière,
Je me délecte de la vue
Des nuages, des fleurs et des pierres,
J'aurais profité de ce nouveau jour vécu.


lundi 9 janvier 2017

Robinson en fuite

« Cher journal,

Cela fait aujourd'hui six mois que je joue les Robinson Crusoë sur cette île déserte, la côte est loin, je ne me vois pas la traverser à la nage, il y a l'air d'avoir du courant. Je me jette à l'eau, j'ai construit un radeau et je tente ma chance. Adieu, cher journal, je reviendrai te chercher si je m'en sort.
Robin ZON »

- Des journalistes d'investigation ont retrouvé ce texte parmi les affaires que vous avez laissé sur l'île....
- Ah oui ?
Je feins de ne pas comprendre, comment leur expliquer sans passer pour un imbécile ?
- Vous avez passé six mois sur l'île ? Perdu et non pas dans le cadre d'une expérience scientifique ?
- Ca dépend ce que vous entendez par expérimentation...
- Je veux dire que vous avez passé six mois sur cette île sans chercher à la quitter jusqu'à ce que des touristes vous retrouvent ?
- J'ai cherché à la quitter en bateau.
- Mais il n'y avait pas suffisamment de fond, on sait. Je veux dire que vous auriez pu tenter la traversée à pied, il y a un mètre d'eau et vous voyiez les lumières depuis la rive. Vous pouviez repérer la bonne direction et la prendre de jour. En quelques heures, vous étiez sur le continent où la police vous recherchait.
- J'avais cassé mes lunettes, je suis myope, j'ai cru que c'était des étoiles.


dimanche 8 janvier 2017

Le druide de la fontaine ensorcelée

 Il y avait autrefois, au cœur de la forêt, une fontaine qui certains soirs avait des pouvoirs.On murmurait dans la région que c'était lié à la pleine lune mais cette affirmation ne se vérifiait pas. Le pouvoir de la fontaine semblait aléatoire et impossible à provoquer. Aussi, la population se désintéressa rapidement de la fontaine magique.

Un jour, un druide assoiffé but à cette fontaine, poursuivi par des soldats du roi qui considérait les religions autres que la sienne comme impures. Il fuyait à travers bois mais épuisé, il dut s'arrêter pour dormir sur un plateau rocheux, il espérait qu'on ne le retrouverait pas durant la nuit mais il était incapable de continuer.

Endormi, il entendit des voix qui l'encerclaient, les soldats l'avaient retrouvés! Il ferma les yeux et retint sa respiration, il les entendait sous lui, ils fouillaient dans les buissons. Mais ils décidèrent de décider de repartir.


Lorsqu'il ouvrit enfin les yeux, il comprit qu'ils ne l'avaient pas vus. Il lévitait à trois mètres du sol et restait invisible dans le noir de la nuit. Au fil des heures, il redescendait et au petit matin, il avait atteint le sol, prêt à reprendre sa marche vers une terre plus accueillante.

samedi 7 janvier 2017

La cabane dans la forêt

Un jour, lors d'une chasse, l'empereur effraya un cerf blanc, le plus beau spécimen qu'il ait jamais vu. Il le poursuivit durant des heures à travers la forêt jusqu'à ce qu'il le perde de vue à la nuit tombée. Le seigneur était passionné de chasse et il ne s'était pas rendu compte qu'il était seul.

Il appela mais personne ne répondit. Il marcha durant des heures sans retrouver son chemin mais par bonheur, il trouva une maison abandonnée. Il y entra et remarqua immédiatement un grimoire dans un coin de la pièce principale.
- Qui va là ? demanda une voix chevrotante.
- Je suis l'empereur et je cherche un abri pour la nuit.
- Entrez mon bon seigneur, répondit la sorcière. Vous avez passé mon seuil, vous êtes mon prisonnier !
Paralysé, le pauvre homme ne pouvait plus bouger. La sorcière le fit asseoir dans un coin et jubila : « Du sang royal pour mes potions ! Je vais devenir la sorcière la plus puissante de la région ! ». La sorcière partit par un passage secret pour réunir de nouveaux ingrédients destinés à ses potions.
- Bonjour, je suis Florine, une danseuse qui a eu la même mauvaise surprise que vous. Je fais le ménage pour la sorcière en échange d'une certaine liberté. Je ne peux quitter la cabane mais je suis libre de mes mouvements dans la pièce. Il existe un passage secret par lequel nous pourrions fuir car la porte est verrouillée.

La jeune fille traîna le monarque jusqu'au passage secret, ce fut difficile car il était lourd mais la panique décuplait ses forces. Une fois dans le passage, l'empereur retrouva sa liberté de mouvement, ils quittèrent la cabane. Ils allumèrent un feu derrière la cabane et collèrent l'oreille à la mince paroi de bois. Quand la sorcière rentra, elle s'étonna tout haut de la disparition de ses prisonniers. Aussitôt, les deux compères enflammèrent la cabane avant que la sorcière utilise le passage secret. Le bois sec flamba comme une torche et il n'en resta bientôt qu'un tas de cendre.

En récompense, Florine entra dans les ballets impériaux et la générosité de empereur la rendit riche. Elle put réaliser son rêve et vivre pour ce qu'elle aimait le plus au monde : danser.

vendredi 6 janvier 2017

Le château évanoui

  On raconte que dans ce château, une nuit d'orage, un conteur demanda l'hospitalité. Le pauvre homme était à la porte, transi de froid, enroulé dans une mince cape. Il fut introduit au château où un grand dîner était donné. Le seigneur du lieu était amateur de poésie et d'épopées, aussi, il reçut avec joie le conteur qui après s'être restauré et réchauffé leur fit une prestation fort appréciée.

  Cette même nuit, un brigand s'introduisit dans le château par un souterrain qu'il avait découvert. L'orage et la neige masquaient son intrusion. Il se promena dans le sous-sol désert à la recherche d'un passage vers les étages.

  Une porte fermée par un cadenas attira son attention, il ne trouvait aucun moyen de quitter le sous-sol où il était enfermé et il décida de tenter sa chance par cette porte. Il ne trouva qu'un chaudron à l'intérieur qu'il examina à la lueur de sa torche. Il ne vit pas qu'une pointe se trouvait sur la bordure du chaudron et il s'y piqua la paume.

  La goutte de sang descendit lentement tout au fond du chaudron tandis que le voleur examinait la pièce à la recherche d'une sortie qu'il ne trouva pas. Une fois au fond, la goutte de sang libéra le démon emprisonné là depuis dix ans.

  Terrifié, le voleur s'enfuit à toutes jambes et sauta dans les douves par la première fenêtre qu'il trouva en atteignant le rez-de-chaussée.

  Quand la lune se leva, le château avait disparu pour un autre monde dominé par le démon libéré par hasard. Le voleur errait en bégayant à propos d'un rire sardonique, d'une grande ombre et d'un château disparu dont il s'était échappé d'un saut dans le vide. Le conteur qui avait quitté le château à la fin de sa prestation le rencontra en chemin et compris par bribes ce qui s'était passé. Depuis, il chante cette histoire dans les banquets, lai qui le rendit célèbre. Il confia le voleur à un hospice où il le visite chaque fois qu'il passe dans la ville où il réside. Il avait pitié de ce fou qui ne cesse de raconter par bribes l'histoire d'un château emporté par un démon mais il l'avait pris en affection et ne lui avait-il pas apporté gloire et richesse ?

jeudi 5 janvier 2017

Le paysan aventureux

  Appuyé sur sa fourche, le paysan coiffé d'un chapeau de paille regarde au loin. Doit-il embrasser son destin ? Il rêve en secret d'aventures et de pays lointains, neige ou désert brûlant qu'importe tant que le parfum des blés n'est qu'un souvenir lointain et confus. Ou le refuser et mener une vie monotone dans le hameau qui l'a vu naître ? Personne n'a jamais quitté le village à la recherche d'une nouvelle terre, la terre des ancêtres devrait lui suffire et il devrait la faire fructifier avec tendresse et attention. Mais lui, il a toujours rêvé d'autres terres, plus riches, plus belles, plus stériles mais nouvelles.

  Il regarde au loin vers la colline, porte vers l'inconnu qui l'attire continuellement. Le vent lui murmure à l'oreille que des merveilles l'attendent à travers le vaste monde. Mais peut-il abandonner son champ de blé bien-aimé ? Il regarde les lourds épis d'or qui s'enflamment sous la lumière du soleil couchant. Le vent les fait chanter, ils murmurent : Pars ! Nous t'attendrons !

  Alors, il pose sa fourche, remplit un sac de provisions avec quelques vêtements et outils puis part à l'aventure vers la colline qui l'appelle dans le chant d'un oiseau.

Nanowrimo Avril 2016 Rose trémière

01/04/2016 Baiser ! Rose trémière au jardin des caresses ! Paul Verlaine

Rose trémière

Rose trèmière ouvre ses pétales
Au soleil levant, timide,
Alcea rosea, pâle
Fleur digne d'une Néréide.

La passerose se pâme
Sous les rayons de miel
De l'astre du jour, son âme
De rose papale s'émerveille.

La rose d'outremer,
Au vent marin
Ploie souplement et espère
Revoir son pays lointain.

Mais la primerose,
Rose trémière,
Bâton de Jacob aux pétales roses
Est du jardin ; la prisonnière. 

 01/04/2016

mercredi 4 janvier 2017

Au placard

Enfermé dans le placard, il écoute. Il entend les bruits de pas dehors, les voix qui résonnent dans le hall et le bruit de sa respiration. Quelque chose le frôle, il sursaute quand il entend un bruit de respiration et il se recroqueville dans un coin. Des poils lui caressent le bras, il a peur, soudain. Son cœur s'affole lorsqu'il entend des pas ténus sur la moquette. Il n'est donc pas seul !

L'enfant n'ose pas se retourner, pourquoi donc s'est-il caché dans le placard où un monstre velu a fait son nid? En silence, il cherche la porte à tâtons sans la trouver : là, des étagères ; ici, un mur lisse et là des étagères encore.

Un bruit. Le monstre est devant la porte, l'enfant ne peut pas bouger. Comment sortir désormais avec cette créature immobile qui lui barre la route ? Osera-t'il sauter par-dessus l'obstacle ? Mais si la bête poilue est griffue ? Comment faire ?

Il n'a plus le choix, il doit sauter, le monstre semble petit car il ne sent rien en avançant la main. Il avance pas à pas, alors que la bête grogne. Sa mère ouvre brusquement la porte, le monstre n'était que le chat qui ronronne.

mardi 3 janvier 2017

Raiponce, morne journée

Enfermée depuis mes douze ans,
Dans la plus haute pièce,
D'une tour couleur de sable brûlant,
Je ne connais nulle liesse.

Mon seul lien avec le monde,
Une sorcière
Immonde
Qui me garde prisonnière.

Chaque jour, elle me rend visite
Et me nourrit
Mais j'hésite
A mesure que passent les nuits.

Elle m'a élevée,
Je l'appelais « Mère ».
Pourquoi tant de cruauté,
Pourquoi une vie soudain amère ?

Je chante à ma fenêtre
Tout le jour,
Attendant la visite de la sorcière qui pénètre
Via ma chevelure dans ma tour.

Mais je rêve
Des contrées au-delà de la forêt,
Sans trêve,
J'aspire à la liberté.

Mais comment descendre ?
Couper mes cheveux et les attacher ?
Mais il manquera plusieurs mètres
Pour toucher l'herbe tendre.

Peut-être qu'un jour viendra
Où l'on entendra mes prières ou mon chant ;
On posera une échelle immense contre le mur froid
De ma tour, vertigineuse prison.

Je quitterai alors mon abri,
J'affronterai le monde
Mais avant, j'irai cueillir la raiponce, farcie
Elle sera meilleure que tout au monde.

Chat coupable

Chat lové sur le canapé,
Me regarde de ses yeux d'agate.
Chat qui ronronne comme un moteur, satisfait
De ses agapes.

Chat qui feint
De ne pas être coupable ;
Le saumon a connu sa fin
Sur la table.

lundi 2 janvier 2017

Scène d'ennui scolaire au stylo plume

  Il mordille son stylo plume, les yeux dans le vague. Sa tête, lourde, pèse sur son coude, appuyée dans sa main en coupe. Sa respiration est lente, il rêve éveillé, son cœur bat, boule vivante dans sa poitrine. Il bat au rythme de ses aventures oniriques, hier, il a combattu un dragon. Aujourd'hui, aujourd'hui, son maître l'interroge sur sa leçon de géographie. Réveillé en sursaut, il lève ses yeux qui voyagent encore dans un autre univers ; lentement, il regarde son instituteur. Oui, il a entendu la question, elle volette quelque part dans ses songes. Il répond. Le professeur satisfait lui tourne le dos et revient à sa leçon. L'élève regarde par la fenêtre, prend son stylo plume dans une main, feuillette son livre ouvert de l'autre main et la rêverie reprend ses droits, fidèle amie des jours d'ennui.

Panne d'inspiration au clair de lune

Quand l'inspiration ne vient pas,
Je reste à fixer ma page blanche ;
Tandis que décline le jour froid
D'hiver et que le givre enveloppe les branches.

Les heures s'envolent
A jamais perdues,
Dans le néant. Me frôle
La panne d'inspiration de son aile ténue.

J'arrache des mots
A ma plume,
Tandis que derrière mon rideau,
Fermé sur l'agitation du monde, se lève la lune.

dimanche 1 janvier 2017

Défense variable

- Comment cela ? Je suis coupable ? Mais je n'étais pas sur le lieu du crime, j'étais dans ma chambre en train d'étudier.
- Pourtant vous avez été vu sur les lieux du crime !
- C'est vrai, je suis sorti vers midi pour manger un sandwich et me promener dans le parc.
- Où vous avez pu croiser la victime !
- Ah mais je marchais, tandis qu'elle courait ! Je n'ai pas pu la rattraper dans ces conditions...
- Un témoin, un policier municipal, vous a vu courir pourtant.
- Ah, mais c'est différent, je courais pour rattraper le ballon rouge d'une petite fille qui l'avait laissé tomber dans la pente. Il risquait d'atterrir dans le lac !
- Vous avez donc remonté la pente, croisé la victime et l'avez attaquée !
- J'avais le ballon dans les mains ! Je l'ai porté à la petite fille qui m'attendait près du camion du marchand de glaces.
- La victime était plus haut...
- Je ne sais pas, je suis ensuite remonté dans ma chambre pour étudier.