Pour
mon anniversaire, j'ai décidé d'inviter mes amis à un jeu d'escape
game grandeur nature. J'ai reçu dans ma boîte email un courrier
indésirable qui présentait un nouveau concept d'escape game
réaliste « Dans une heure, on lâche les gaz ! Vous êtes
enfermés dans un labyrinthe, vous avez une heure pour vous en
échapper grâce à des indices. Gare aux retardataires! ». Le
concept m'a plu et j'ai aussitôt réservé pour moi et mes amis.
Le
jour dit, j'étais très excitée et impatiente de découvrir ce
nouveau jeu. J'avais le choix entre « Plein gaz »,
« Partir en fumée », « Labyrinthe piégé »,
« Catacombes hantées » et « Cimetière
meurtrier ». J'ai choisi « Plein gaz » car cet
univers me paraissait plus consensuel. Je me voyais mal emmener une
de mes amies asthmatique dans des catacombes ou un cimetière à
cause de la poussière.
-
Bonjour et au revoir, mes amis. Vous pouvez encore changer d'avis,
chers candidats à l'autodestruction. Donnez moi vos papiers et vos
téléphones portables. Merci, ils ne seront pas rendus à vos
familles en cas de décès mais détruits ou revendus. Bon allons-y,
je vous mène à la salle.
Nous
le suivons dans le bâtiment désert, nous sommes apparemment les
seuls clients.
-
Cette salle hermétique sera fermée à clef. Si vous ne parvenez pas
à trouver la sortie dans le délai imparti, soit deux heures, un gaz
neurotoxique sera lâché dans l'air et vous disparaîtrez. Nous y
voilà, vous pouvez encore renoncer ! Ceci n'est pas une
plaisanterie, vous le savez pertinemment, n'est-ce pas ?
Nous
nous regardons et décidons d'y aller. Une fois la porte fermée à
clef, nous parlons :
- Il
fait peur, celui-là. Attention, vous allez tous rester enfermés !
Pff ! Bon, j'ai hâte que ça commence !
Le
compte à rebours s'allume et démarre, le jeu a commencé !
-
Bon, les amis, nous devons trouver le premier indice ! La pièce
est vide, il y a une porte, je suppose que nous devons trouver un
moyen de sortir.
J'examine
la porte, je ne remarque rien, il n'y a ni code ni clé. Nous
examinons attentivement la porte, toujours rien. Mon amie Dany finit
par trouver une minuscule encoche sur le côté de la porte qui
permet de l'ouvrir par un mécanisme secret. Soulagés, nous sortons
heureux d' avoir trouvé la solution.
- Il
reste combien de temps ?
-
Une heure et quarante-cinq minutes, on a passé un quart d'heure dans
cette pièce !
-
C'est quoi ça ?
- Un
machin qu'on peut tourner et qui montre une couleur différente sur
chaque face, il y en a cinq.
-
Julie, ça ressemble à un code couleur. Vite cherchons partout,
personne n'a rien remarqué dans la première pièce ?
-
Là, j'ai trouvé ! Au-dessus de la patère.
-
Merci Jérôme ! Bon, on a ouvert une porte ! Passez
devant, je ferme la porte.
-
La première porte est ouverte. Il a dit que la salle était
comment déjà ? Ah oui, attends que je me souvienne... La pièce
est divisée en quatre sections séparées par une porte fermée à
clef. En tout, on a quatre portes à ouvrir pour sortir. Il nous en
reste trois.
La
pièce suivante est tapissée de courbes en noir et blanc qui ne
forment pas de dessin cohérent, les lignes se croisent au hasard,
formant un motif qui agresse les yeux. Tout le monde baisse les yeux
pour fixer le sol qui est également dans le même style.
-
Quelqu'un voit une sortie ? Ou une porte ?
- On
va faire le tour de la pièce à tâtons, on sentira bien la porte !
Deux
tours de la pièce plus tard, ils ne trouvent pas de porte. Ils
explorent le sol sans plus de succès : il n'y a ni ouverture,
ni aspérité.
-
Hé, il reste une heure, il faut qu'on se dépêche ! Qu'est-ce
qu'on n'a pas exploré ?
- Le
sol et le plafond.
-
Quelqu'un peut me porter ? Il doit bien y avoir une sortie.
Explorez le sol de votre côté avec minutie, il y a forcément une
sortie.
- Il
n'y a rien ! Les coins peut-être ?
-
Oui, dans ce coin la porte coulisse. Génial, il fallait y penser.
-
Vite avance, il nous reste peu de temps, à peine trois quarts
d'heure pour deux pièces.
- Ca
ira, t'inquiète ! Bon, on a quoi ?
-
Une pièce avec un labyrinthe dessiné sur les murs. Le point de
départ est en rouge et il n'y a pas d'aspérité.
- Il
y a forcément un trou ou autre !
- On
a fait le tour de la pièce, il n'y a rien ! On ne va pas se
taper tout le labyrinthe quand même !
-
Déjà, on peut supposer que la sortie est à hauteur d'homme...
-
Pas forcément, on est en équipe, ce n'est pas pour rien.
- Il
y a forcément un raccord et rien ne dit qu'il n'est pas en hauteur.
-
Ok, qui monte sur les épaules de qui ? On doit faire vite !
-
Eurêka ! Une demie-heure et deux pièces, ça se corse !
- Il
y a des lettres et une phrase au mur :
C'est
mieux que dieu. C'est pire que le diable. Les pauvres en ont.
Les riches en ont besoin. Et si on
en mange, on meurt. (énigme de Stanford)
-
Je la connaît cette énigme, en plus ! Je ne me souviens plus
de la réponse. Je l'ai sur le bout de la langue !
-
Fais un effort et puis, ce n'est qu'un jeu... On le prend un peu trop
au sérieux, d'ailleurs. On n'est pas supposés s'amuser ?
-
Si mais l'atmosphère est flippante, c'est trop réaliste tout ça,
vous ne trouvez pas ?
-
Oui, je suis d'accord. Bon quelqu'un a une idée ? Moi, je n'en
sais rien.
-
Ah, c'est ça, c'est « rien », la solution ! Je m'en
rappelle maintenant que tu le dis.
-
Va pour « rien », de toutes manières, on a droit à
plusieurs essais.
-
Cool, il nous reste une demie-heure pour la dernière énigme !
Quelqu'un veut à boire ? Tout ça m'a donné soif !
-
Là, je ne vois pas ! La pièce est lisse, en métal, sans
aspérités ni le moindre dessin. Quelqu'un a une idée ?
-
Non, il n'y a pas de porte cachée ?
-
Non, il y a juste la porte de sortie.
-
On va minutieusement examiner les murs, on a le temps !
-
Encore des gens qui n'ont pas pensé à vérifier si la porte de
sortie n'était pas ouverte, tout simplement. On va devoir faire vite
pour se débarrasser d'eux. Le prochain groupe arrive dans un quart
d'heure.