vendredi 11 juin 2021

Chroniques vampirologiques Partie de chasse

- Bonjour, mademoiselle. Puis-je vous appeler Tara?
- Bien sûr. dit la jeune fille en s'asseyant dans le fauteuil moëlleux que son interlocuteur lui désigne.
La jeune blonde aux grands yeux bleus dévisage l'homme mince et pâle qui lui fait face, ses longs cheveux noirs qui pendent raides sur ses maigres épaules couvertes d'une veste élimée.
- Vous mesurez un mètre soixante-quinze centimètres pour soixante kilogrammes. Vous m'indiquez sur votre curriculum vitae que vous êtes sportive, vous mangez bio, pas de tabac, pas d'alcool. Pas de traitement médical en cours. dit l'homme en se léchant les lèvres.
Les yeux brillants, il regarde son interlocutrice qui rejette ses cheveux en arrière d'un geste nerveux, mal à l'aise sous ce regard hypnotique qui semble vouloir sonder son âme.
- Non, je suis parfaitement saine. dit-elle en souriant.
- Bien,bien. Tara, je crois que nous allons beaucoup nous apprécier. dit l'homme en se levant pour la raccompagner.
  Près de la porte, il lui tend la main pour prendre congé qu'elle prend en tremblant un peu. D'un geste brusque, l'homme l'attire à lui et lui mord le cou avant d'aspirer son sang encore chaud alors qu'elle perd lentement conscience de la vive douleur dans sa chair qui s'estompe à mesure que sa vie la quitte.
- J'ai réussi. Une fois de plus. Mais jusqu'à quand? s'interroge le vampire en ramassant ses affaires avant de traîner le corps dans le couloir.
Il est seul et il prend la jeune femme dans ses bras jusqu'à sa voiture sous laquelle il place une bombe qui explosera dans vingt minutes après y avoir jeté la puce de son téléphone portable pour ne pas être retrouvé lorsque la police épluchera les relevés téléphoniques de sa victime.

- C'est toujours plus difficile de se nourrir mais heureusement que j'ai fini par acquérir quelques compétences en informatique. Suffisamment pour recruter mes victimes et déjouer les alarmes. Reste à guetter les entreprises fermées pour congés le mois prochain lorsque sera venu le moment de me nourrir de nouveau.

  D'un pas souple, l'homme s'éloigne dans l'air du soir sa large capuche masquant son visage aux éventuelles caméras de surveillante. Il siffle un air ancien en slalommant entre les passants qui ne prennent pas garde à lui.

28112019