jeudi 24 novembre 2016

Nanowrimo Novembre 2016: Première visite au village


Un matin d'automne, Eglantine-Roselis se réveille en se demandant si comme elle, l'écrivain vit seul sans congénère. Elle a bien remarqué que Riagal le chat a des congénères dans le voisinage, même s'ils ne sont pas toujours amicaux. Elle a remarqué que l'écrivain ne sort pas souvent de sa maison, il fait parfois le tour de son jardin mais c'est à peu près tout, même s'il peut s'absenter plusieurs jours durant. Curieuse, elle se décide à le suivre un jour de sortie.

Elle le guette et en fin de matinée, il sort. Comme d'habitude, il sort les bras chargés, puis rentre dans la maison en laissant ses sacs devant la porte ouverte avant de ressortir. La fée hésite, elle se demande s'il serait judicieux de se glisser dans un des sacs qui sont tous vides. L'écrivain pourrait la voir ! Par chance, il laisse la porte de la voiture ouverte, se gratte la tête et repart une fois de plus dans l'habitation. Eglantine-Roselis entre dans la voiture et se glisse sous un siège. Elle se décide à abandonner son expédition téméraire quand l'écrivain revient, il avait oublié son manteau.

La porte est rapidement refermée et le véhicule démarre. Eglantine-Roselis s'était préparée à ce que le véhicule se déplace par un moyen qui lui est inconnu mais le voir de l'extérieur et être à l'intérieur sont deux choses bien différentes ! Secouée dans tous les sens, elle s'accroche comme elle peut à la moquette de l'engin pour tenter de rester en contact avec le sol qui vibre. La fée voit le manteau qui est tombé sur le sol auprès d'elle et décide de se glisser dans une poche pour se retrouver à l'abri. Elle rampe et s'accroche comme elle peut, progresse lentement sur la moquette vibrante. La fée parvient enfin à se glisser dans la poche du manteau. Enfin bercée plutôt que secouée par les vibrations du véhicule, elle commence à apprécier cette expédition. Le tissu replié sous elle amortit les chocs et quand la voiture freine brutalement, cette couche moelleuse l'empêche de glisser jusque sous les pieds du conducteur.

Le véhicule s'immobilise enfin, l'écrivain se retourne et prend la veste qu'il trouve plus lourde que d'habitude mais il n'en cherche pas la cause car il est distrait par un coup de klaxon. La veste sous le bras, il se dirige vers le marché. Eglantine-Roselis malmenée parvient à se redresser et à se mettre debout. Elle s'accroche au bord de la poche pour se retenir et jette un œil au dehors. C'est qu'elle entend du bruit ! Et des odeurs arrivent à son nez !!

Balancée par les mouvements de la marche rapide que l'écrivain a adopté, elle commence à avoir un peu mal au cœur mais elle tient bon. Il s'arrête enfin devant un étal où de nombreux légumes dont certains lui sont inconnus trônent fièrement. A côté, elle reconnaît quelques fruits : oranges, abricots et pêches qu'elle a parfois été dévorer la nuit dans les jardins autour de sa maison. Des concombres aussi, ah et des tomates. L'écrivain donne quelque chose au marchand qu'elle n'identifie pas et repart.

Il marche d'un pas plus rapide et les jointures des petites mains de la fée deviennent blanches à force de s'accrocher de toute la force de ses doigts. L'écrivain s'arrête de nouveau devant un étal et reproduit le même manège avant de repartir chargé de viande fraîche certainement destinée en partie à Riagal.

Eglantine-Roselis regarde de tous ses yeux, ravie de ce spectacle. Jusqu'à ce qu'elle se retrouve à leur point de départ devant la voiture. L'écrivain plie et jette son manteau dans le panier ; Eglantine-Roselis glisse de la poche du manteau mais parvient à se raccrocher à un cordon qui stoppe sa chute. Le cœur battant, elle finit par retrouver une place confortable dans un repli du vêtement où elle s'endort bercée par la voiture qui avance sans accroc.

Un coup de frein la réveille, elle entend les portes claquer de nouveau, le manteau se soulève, elle parvient à se raccrocher à un cordon au dernier moment et à glisser de nouveau dans une poche. L'écrivain ouvre la porte, jette le manteau sur un fauteuil et va dans la cuisine en appelant Riagal qui accourt d'un bond. Eglantine-Roselis se dépêche de quitter la poche et veut profiter de l'absence du chat pour quitter la maison. Le fauteuil est haut, elle ne sait comment descendre... La petite fée fait glisser un morceau de cordon du manteau aussi bas que possible et glisse le long de cette corde improvisée le cœur battant avant de se laisser tomber sur le sol. Elle court vers la sortie qu'elle connaît bien et rejoint son foyer ravie de cette escapade.