samedi 19 mai 2018

Marécage et barque au clair de lune

Sur le marécage flotte une odeur de pourriture légère, une pourriture végétale qui flotte dans l'humidité ambiante. C'est le crépuscule, le jour tire à sa fin et les oiseaux de nuit commencent à chanter, tout est calme et il n'y a pas âme qui vive alentour.
Une barque au bois pourri dont les planches commence à se disjoindre flotte sur l'eau stagnante que rien ne trouble. Elle tourbillonne lentement comme dans un ballet lent et tranquille. De l'embarcation, une forte odeur monte, un peu entêtante, un peu douceâtre. Si on se penche plus avant, on peut apercevoir une robe bleu clair dont un jupon blanc dépasse. La femme semble dormir, innocente sous son masque de cire pâle. Mais elle n'a plus ni souffle ni battement dans la poitrine. Immobile, elle se balance au gré du courant.