Je ne sais
pas, j'ai toujours eu ça en moi mais cette fois-ci, j'ai dérapé et
j'ai fait une grosse bêtise.
Ce garçon
m'a toujours plu. Cette année, nous sommes dans la même classe et
il m'a invitée à son anniversaire comme toute la classe, en fait.
On ne m'aime pas, on me met à l'écart alors j'y ai vu une bonne
occasion de m'intégrer. Je me suis faite belle, j'ai mis une jolie
robe longue en jean qui me met en valeur. Quand je suis arrivée,
tout le monde m'a dit que j'étais belle.
Bref, ce garçon qui
m'ignore depuis deux ans mais je trouve mignon m'a invitée à
danser, il m'a dit qu'en fait, je suis sympa (alors que ça fait deux
ans que personne ne m'adresse la parole malgré mes efforts, il est
temps de s'en rendre compte) et que je suis jolie (comme si des
vêtements de marque m'auraient rendue jolie). Bref, je lui ai fait
du charme et je l'ai entraîné dans une pièce vide. Je sais bien ce
qu'il s'est imaginé mais moi, je ne suis pas comme ça, je ne suis
pas comme toutes les autres filles si populaires. J'ai voulu avoir le
plaisir de lui faire du charme puis de le repousser pour blesser son
amour-propre. Je l'ai blessé profondément.
Ce n'est pas de ma faute
si un grand ciseau pointu tout en métal traînait sur le bureau. Il
n'a pas été entendu, la musique était trop forte. J'ai emballé le
petit frère jumeau du ciseau dans une feuille de papier en prenant
garde de ne rien toucher que j'ai mis dans la main de mon bourreau et
plongé dans sa poitrine ouverte. Puis, j'ai mis son petit frère
dans la feuille de papier et je suis sortie discrètement, tout le
monde a trop bu, on ne m'a pas remarquée. Je l'ai nettoyé dans la
rivière qui court derrière la maison et je l'ai passé au
dissolvant pour effacer les empreintes, j'en ai toujours dans mon sac
avant de cacher le ciseau. Puis, je suis retournée à la fête,
personne n'a remarqué mon absence, personne ne fait jamais attention
à moi. Une heure après, Margaux a trouvé le corps, bien fait pour
cette harceleuse de première, elle est traumatisée à vie !
J'ai feint de paniquer, j'ai fondu en larmes et appelé mes parents
qui sont venus me chercher. La police est venue et a conclu à un
suicide sans chercher plus loin.
Je suis rentrée chez moi, on ne m'a
pas interrogée plus que ça ni soupçonnée. Le lendemain, j'ai
récupéré la paire de ciseau que j'ai jeté dans un sac poubelle
vide et mis à la poubelle. Il a dû finir incinéré comme cet
harceleur d'Aurélien.