mercredi 7 juin 2017

Contes et légendes de Berethiel-Nienor: Falba Slikar le peintre fou

  Il était une fois, un peintre qui voulait peindre la vie des autres mondes pour y voyager à sa guise. Il était persuadé que son art pouvait être une porte ouverte vers les mondes qu’il voyait derrière ses paupières closes. Au début, il ne dit rien mais peu à peu, alors qu’il allait de découverte en découverte parmi les textes anciens, il s’en ouvrit avec enthousiasme à quelques confrères qui se moquèrent de lui. En quelques semaines, il devint « le peintre fou ». Ses commandes se firent de plus en plus rares et il s’appauvrissait de jour en jour. Pourtant, sûr de lui, il cherchait sans relâche la porte entre les mondes.

  Peu à peu, guidé par son intuition et des connaissances en magie qu’il trouva dans de vieux grimoires, son art se transforma. Il commença à travailler pour améliorer sa technique et rendre ses tableaux plus réalistes. Il fit d’impressionnants progrès sur la perspective, les couleurs ou la représentation des ombres pour donner du relief à ses réalisations. Il aurait pu devenir célèbre mais il cachait jalousement ses œuvres par crainte des moqueries. Comment avouer qu’il peignait d’autres mondes ? Des mondes qu’il était seul à voir ?

  Mais la misère finit par se faire sentir et le peintre commença à vendre ses objets d’études pour subvenir à ses besoins. Il se taisait et il ne parlait plus des mondes étranges découverts au moyen de la magie. Il se contentait de peindre les paysages qu’il connaissait si bien en leur donnant une apparence de réalité puis de les vendre. La renommée venant, il devint riche mais jamais il ne renonça à ouvrir une porte sur un autre monde. On prétend qu’il réussit et qu’il ramena de nouvelles visions plus étranges que jamais qui lui inspirèrent des tableaux qui furent trouvés dans son atelier à sa mort. Ils représentaient des paysages et des créatures qui ne ressemblaient à rien de connu.