mardi 15 août 2017

Hôtel de charme particulier Chapitre 2

  Mal à l’aise, Ophélien rejoint son patron dans le hall.
- Vous êtes là  ! Vous avez bien mangé  ? Vous n’avez pas de régime alimentaire particulier  ? Je ne vous ai pas posé la question. Les menus sont identiques pour tout le monde, les cuisiniers sont libres de leurs menus, tant qu’ils respectent le budget prévu peu m’importe. J'en suis désolé mais c'est un petit hôtel, nous ne pouvons nous adapter à chacun.
L'adolescent fait non sans mot dire pendant que son employeur continue son discours.
- Vous avez rencontré Maggiorino  ? J’espère que vous aimez les plats italiens, il nous en régale une fois par semaine, au minimum. Bien, laissez-moi vous présenter votre poste de travail. Vous êtes à l’accueil. Le poste est relativement simple, vous prenez les réservations sur le logiciel de réservation, vous faites les encaissements et vous me transmettez les réclamations par email. Si vous vous absentez, vous mettez ce panneau pour que les clients attendent. Au fait, les toilettes sont là, dans ce petit couloir juste derrière le comptoir. Vous gérez le téléphone et vous mettez de côté dans ce casier, le courrier que le facteur déposera à l’accueil vers onze heures, vous pouvez jeter les publicités dans la poubelle pour papier, je ne les lis pas. C'est à peu près tout ce que vous aurez à faire. Le midi, je viens vous remplacer durant votre pause déjeuner, ce qui me permet de traiter le courrier. Comme convenu, vous avez une heure de pause. Si vous avez besoin d’en modifier l’horaire, nous verrons si nous pouvons nous arranger. Ah, j’oubliais le lundi, je me charge de récupérer le courrier du week-end, ne vous en inquiétez pas. Vous aurez peut-être quelques courriers à affranchir mais ce sera rare. Pardon, je ne vous ai pas donné de cahier pour prendre des notes si besoin, il doit y en avoir un par là. Vous avez de la chance, il est neuf. dit le gérant après avoir présenté le poste de travail à Ophélien.


  Durant une heure, il le forme au logiciel de réservation qui se révèle simple d’utilisation et il lui montre comment se servir du terminal de paiement par carte bancaire. Après un moment d’hésitation, le gérant montre à Ophélien le fonctionnement de la machine à affranchir, appareil nouveau pour le jeune garçon mais le mode d’emploi est près de la machine et son fonctionnemment est logique.
- J'espère que vous parviendrez à vous en sortir malgré cette formation sommaire  ? De toutes manières, en cas de souci, n’hésitez pas à venir me voir dans mon bureau ou à m’appeler. Il y a un raccourci sur le téléphone. Et vous vous habituerez rapidement.
- Ca marche  ! Pardon, merci.
- Ah oui, comme vous êtes seul à l’accueil, je ne peux vous accorder vos pauses réglementaires mais vous finissez un peu plus tôt le soir et quand il n’y a pas de clients, vous êtes libre de faire ce que vous voulez, lire, écrire, peu m’importe tant que les clients ne s’en rendent pas compte lorsqu'ils entrent dans le hall. De l’entrée, on ne voit pas ce que vous faites derrière le comptoir, je vous le garantis, j’ai vérifié moi-même lors de mes premiers emplois saisonniers ici où je lisais des revues avec des bandes dessinées discrètement. Internet ne marche pas très bien, j’en suis désolé.
- Ca me va très bien. Vous travaillez ici depuis longtemps  ?
- Parfait  ! Oui, j’ai commencé comme vous par des remplacements l’été, ce lieu et ses occupants m’ont toujours fasciné. Puis, je suis devenu employé à plein temps avant de passer directeur, j’ai décidé d’acheter l’établissement lorsque le précédent propriétaire a pris sa retraite. Et pendant que j’y pense, voici une brochure qui répertorie les différentes activités sur l’île. Il n’y a pas grand-chose à y faire pour quelqu’un de votre âge mais si vous aimez vous promener, les circuits de randonnée sont indiqués et ils sont plutôt sympathiques par beau temps. On peut louer des vélos pour un prix tout à fait correct si cela vous intéresse. Je vous laisse ma carte de visite, il y a le numéro de l’hôtel et mon téléphone portable professionnel, on ne sait jamais, s’il vous arrivait quelque chose, vous pourrez toujours me joindre. Bonne journée et à ce midi  !
Une fois seul, Ophélien examine la carte et il s’esclaffe en apprenant le prénom de son patron. Toutefois, après réflexion, il se dit que Christodule ferait un parfait pseudonyme pour ses jeux en ligne. Il se demande si son employeur agit ainsi avec tous ses employés ou si son jeune âge le pousse à se montrer protecteur envers lui.


  Les heures s’écoulent et l’adolescent se demande ce qu’il peut bien être censé faire. Quelques clients passent et le saluent mais il s’ennuie rapidement. Il fouille le bureau et l’ordinateur pour s’occuper mais il ne trouve rien d’intéressant, d’autant plus qu’internet fonctionne mal. Il feuillette distraitement le guide mais il ne trouve rien d’intéressant; toutefois, une page consacrée à l’hôtel l'attire mais il la lit en diagonale car au fond, cela ne l’intéresse guère. Alors qu’il est occupé à faire semblant de tasser la corbeille pleine de papier pour gagner de la place, le jeune agent d’accueil entend le parquet grincer derrière lui. Intrigué, il se retourne mais il ne voit personne. Il rit de son imagination débordante avant de se décider à aller faire un tour aux toilettes pour s’occuper. Lorsqu’il ressort, dans le hall est toujours aussi désert, il hésite. Est-ce qu’il aurait le temps de remonter dans sa chambre pour prendre de quoi s’occuper sans se faire remarquer  ?


  Il réfléchit un instant mais comme son patron n’est pas dans les parages, il décide de tenter sa chance. S'il se fait prendre, il trouvera un prétexte pour justifier son départ. Il met le panneau signalant son absence bien en vue puis il rejoint sa chambre au pas de course, il y prend un carnet et un crayon pour griffonner jusqu'à la fin de son service. Lorsqu’il redescend, dans la pièce toujours déserte, il jette un coup d’œil inquiet vers le bureau de son employeur mais il se rassure, la porte demeure fermée. Enfin, une demi-heure plus tard, un client se présente à l’accueil, l’adolescent range rapidement son carnet de peur que son patron lui en fasse reproche. Un peu hésitant, l’adolescent tente de reprendre ses notes  : il vérifie la réservation sur le logiciel, prend la clé et il mène le client à sa chambre. Il connaît mal les couloirs de la vieille demeure et il hésite un instant sur la direction à prendre mais il retrouve son chemin à son grand soulagement. La porte de la chambre s’ouvre en grinçant et par acquis de conscience, il fait un rapide tour de la chambre pour vérifier que tout est en ordre et paraître plus professionnel. Comme il ignore ce qu’il est supposé dire, il fait visiter la chambre au client sous couvert de vérifier que rien ne manque. Après cette rapide inspection, il estime avoir fait son travail du mieux qu’il le pouvait. Soulagé, il quitte la pièce dès que possible et il reste quelques instants appuyé contre le mur du couloir, le temps que son stress redescende, même si au fond, il se sent fier.


  Lorsqu’il rejoint l’accueil, il remarque que tous ses crayons et son carnet sont par terre. Il les ramasse en inspectant aux alentours, il se demande qui peut bien lui avoir fait cette farce. Avec un soupir, il s’assoit sur sa chaise, il lui reste trois heures avant de finir sa journée et de pouvoir aller se baigner.
Quelques clients viennent le voir pour demander de menus services comme un crayon ou l’endroit où se trouve le téléphone. Ophélien s’ennuie la majeure partie de la journée, alors il discute avec les clients qui viennent parler avec lui et qui le questionnent sur son âge et ce qu’il fait dans la vie. Il apprend ainsi qu’une charmante vieille dame aux lourdes tresses blanches vient tous les ans dans cet hôtel, son charme si particulier et son atmosphère chargée de vie l’enchantent année après année. Ophélien ne comprend pas ce qu’elle veut dire, il regarde autour de lui  : il ne voit que les vieilles boiseries poussiéreuses et il ressent la lourdeur de l’air pas suffisamment renouvelé. Mais il acquiesce pour ne pas fâcher la cliente. Plus tard, un écrivain lui raconte qu’il vient ici pour des recherches pour son prochain livre, il est en manque d’inspiration et l’atmosphère de la vieille bâtisse l’inspire tout comme le bord de mer proche. Le jeune réceptionniste ne sait que répondre, il hoche la tête et lui souhaite une bonne journée pour lui faire comprendre qu’il a du travail, il doit vider les poubelles de l’accueil et arroser les plantes du hall, du grand salon et de la salle à manger comme le lui indique une note laissée sur son bureau par son employeur qui est en rendez-vous à l'extérieur. Alors qu’il est absorbé par sa tâche, un arrosoir à la main, il lui semble voir des ombres bouger dans les pièces mal éclairées et les feuilles d’une plante remuent légèrement alors que le jeune garçon entre dans le grand salon. Interdit, il s’arrête mais il se dit qu’un courant d’air doit traverser la pièce. Il vérifie qu’il est bien seul et il ouvre les rideaux en grand. La pièce éclairée par la lumière du jour semble plus chaleureuse avec ses vieux meubles de bois mais il trouve qu’elle en est plus terrifiante. Ophélien va sortir lorsqu’il entend le parquet grincer derrière lui, il se retourne, le cœur battant mais il ne voit rien.
- Tu délires, mon vieux, c’est le bois qui travaille dans cette vieille bâtisse ou des rats, arrête ton délire et finit ton boulot.
Il se rend compte qu’il a inondé le parquet dans son mouvement brusque et il s’empresse d’aller chercher un chiffon dans la pièce située derrière l’accueil pour rattraper les dégâts.
Il se dépêche de sortir les poubelles pour se retrouver à la lumière du jour, rassuré par le grand soleil qui inonde la cour. Jusqu’ici, il ne s’était pas rendu compte à quel point l’hôtel est sombre. De retour à son poste, désœuvré, il cherche sur internet qui fonctionne très mal des renseignements sur l’écrivain. Il ne s’intéresse guère à la littérature mais il s’ennuie tellement qu’il se dit que cette tâche l’occupera durant quelques minutes.
- J’aurais dû m’en douter. Des histoires de fantômes et démons  ! Rien d’étonnant quand on passe ses vacances dans un endroit pareil  !
Mais dans le silence du hall, le jeune garçon a un mauvais pressentiment, cet emploi d’été ne lui dit rien qui vaille mais il n’a plus le choix, il doit aller au bout pour réaliser ses rêves.


  Le soir venu, le directeur vient voir Ophélien pour savoir si la journée s’est bien passée. Fatigué, l’adolescent se contente d’acquiescer.
- Le dîner ne sera pas servi avant deux heures. J’ai oublié de vous le dire mais les clients laissent souvent des pourboires pour nous remercier de notre accueil chaleureux et de l’expérience extraordinaire que nous leur avons permis de vivre. Ils sont répartis entre les employés une fois par semaine, vous aurez de l’argent de poche en attendant votre salaire. Tenez!
- Merci.
- Je sais que les jeunes gens de votre âge ne roulent pas sur l’or lorsqu'ils entament un nouvel emploi.


  De retour dans sa chambre, Ophélien s’écroule sur son lit et il s’endort. Il se réveille à l’heure du dîner et il s’empresse de rejoindre la cuisine. Lorsqu’il passe devant la salle à manger, le brouhaha des conversations des clients lui parvient, il entend des cris mais il préfère passer son chemin. Alors qu’il se restaure dans la cuisine des employés, Ophélien ne peut s’empêcher de regarder autour de lui, un peu anxieux mais il ne remarque rien d’anormal.
- Tu deviens fou, mon vieux  ! dit-il à voix haute en lavant la vaisselle qu’il a utilisé.


  Un regard à l’horloge murale lui apprend qu’il est vingt et une heures, il estime pouvoir veiller une heure et demie avant de devoir songer à aller dormir. Désœuvré, il n’ose pas sortir dans la nuit qui commence à tomber mais il n’a pas envie de remonter dans sa chambre solitaire. Sans but, il commence à errer dans la vieille bâtisse. Il rejoint sa chambre et il y dépose ses chaussures avant de ressortir en chaussettes. Le parquet craque sous son poids par endroit mais le reste de l’édifice reste silencieux, les clients sont en train de manger ou dans le grand salon en train de lire ou de jouer aux cartes. Il est seul dans les étages du vieil hôtel ce qui le met mal à l’aise. Dans le silence, il murmure pour lui seul.
- Tu te fais peur tout seul, mon vieux. Il faut bien que tu t’habitues à cet endroit, ce n’est qu’une vieille maison poussiéreuse qui craque de partout. Tu vois, il ne se passe rien d’anormal alors arrête d’avoir peur. Il serait dommage de renoncer à ton tour du monde pour des peurs ridicules. Et Jade va t’en vouloir, tu vas décevoir tes parents…
Il déambule dans les couloirs durant une dizaine de minutes sans rien remarquer d’inhabituel. A plusieurs reprises, il regarde par la fenêtre et il ne voit que la lande vide et grise.
- Qui voudrait passer des vacances sur cette île déprimante ? Et pire encore dans cet hôtel poussiéreux et morbide ? Au camping, il y a des soirées et des animations, ici, il n’y a rien du tout. dit-il d’un air boudeur.


  Les mains dans les poches, il se dirige vers sa chambre pour tenter de trouver à s’occuper en attendant le sommeil. Un craquement se fait entendre derrière lui et Ophélien s’arrête, le cœur battant.
- Il y a quelqu’un  ? demande-t’il d’une voix qu’il estime ridiculement aigüe.
Il regarde autour de lui mais il ne voit rien. Le cœur battant, il presse le pas pour rejoindre sa chambre au plus vite. Il frissonne et gémit lorsqu’il croit entendre des pas derrière lui. Il se retourne par réflexe mais il ne voit rien. Pourtant, il entend distinctement des pieds nus fouler le parquet. L’adolescent gémit de nouveau et il court se barricader dans sa chambre.


  L’oreille collée à la porte, il écoute mais tout n’est que silence. Il a trop peur pour risquer un œil dans le couloir mais il finit par s’y résoudre car il sait qu’il ne pourra pas dormir de la nuit s’il ne vérifie pas que son imagination lui a joué des tours. Blême, les yeux fermés, il ouvre la porte en tremblant, il se décide à ouvrir les yeux pour inspecter le couloir prêt à s’enfuir en hurlant à la moindre alerte mais le couloir est vide et silencieux.
- J’ai rêvé… J’espère en tous cas.
Il referme la porte avec un frisson et il se recouche. La tête sous les draps, il écoute longtemps les bruits alentour mais tout est silencieux. Les yeux ouverts, il tente de percer l’obscurité qui l’entoure à travers le drap. Rassuré, il finit par sortir la tête à l’air libre et par tenter de s’endormir. Une heure plus tard, il regarde l’heure sur son téléphone portable, il ne lui reste que six heures de sommeil avant de devoir se lever pour aller travailler. Il sait qu’il doit dormir maintenant sous peine de ne pas parvenir à se réveiller. Quelques minutes plus tard, il dort et dans son rêve une silhouette se penche sur lui pour l’observer avant de disparaître sans bruit.


  Le lendemain, épuisé, il n’entend pas son réveil sonner et il se prépare en peu de temps pour aller prendre son petit-déjeuner. Le personnel de l’hôtel se lève de table lorsqu’il fait son entrée dans la cuisine.
- Alors petit, tu as oublié ton réveil  ? lui demande Maggiorino tout sourire.
- Non. bredouille l’adolescent en rougissant au souvenir de sa stupide escapade nocturne.
- Tu avais rendez-vous avec une demoiselle  ?
Ophélien rougit violemment à cette idée, mal à l’aise.
- Non…
- Ou tu préfères les damoiseaux  ?
- Non. dit-il en rougissant encore plus.
- Peu importe  ! Petit, évite de sortir de ta chambre la nuit. Le patron n’aime pas qu’on se balade dans son vieil hôtel après une certaine heure, vu  ? Cet endroit est extraordinaire mais ce n’est pas la peine de jouer à se faire peur. Tu pourrais faire de mauvaises rencontres si tu vois ce que je veux dire...
Ophélien hoche la tête.
- Mange, je dois débarrasser la table et toi, tu vas être en retard.


Cinq minutes après, l’adolescent est à son poste, encore fatigué de sa nuit agitée. Durant la journée, lorsqu’il n’accueille pas les clients, il se demande s’il a rêvé ou été victime d’une hallucination. Peut-être que le manque de lumière dans l’hôtel affecte sa perception des choses  ? Ophélien se rassure, bien qu’il ne soit pas dupe de la supercherie destinée à calmer son esprit inquiet. La journée se passe lentement, il a encore des difficultés à utiliser le téléphone et à faire autre chose en même temps mais les clients sont patients.
- Hôtel Tasmant, j’écoute.
- Bonjour, je voulais savoir si vous aviez encore des chambres de libres pour cet été  ?
- Je crois que l’hôtel est complet pour tout l’été, je cherche comment vérifier ça.
Après quelques minutes qui lui semblent une éternité, Ophélien a la confirmation que l’établissement est complet, il ne comprend pas comment il peut l’être vu son état de délabrement et son emplacement isolé. Il reprend bientôt  :
- L’hôtel est complet pour l’été. Mais si vous voulez venir en septembre, il y a encore de la place et les tarifs sont moins chers à cette période.
- Et pour les derniers jours du mois d’octobre  ?
- Je regarde. Oui, il reste de la place et les tarifs sont moins élevés. Pardon, ils sont similaires à ceux de la saison estivale. répond-il, les sourcils froncés.
- Vous pouvez noter la réservation du trente octobre au premier novembre dans ce cas. Une chambre pour deux personnes en pension complète.
- Parfait  ! Puis-je avoir vos coordonnées  ? Vous allez recevoir un email de confirmation pour une chambre pour deux personnes en pension complète du trente octobre au premier novembre. C'est bien cela  ?
- C’est cela.
Ophélien entre les coordonnées dans le logiciel et il ne sait que dire.
- Euh, au revoir  !
- Au revoir  !


  L’adolescent soupire et il devient blême. Il a sans nul doute fait une erreur, il lui semble impossible que le séjour dans ce vieil hôtel coûte si cher et qu’un séjour en octobre soit plus onéreux qu’en plein été. Au cours d’une inspection du bureau, il trouve dans les tiroirs une grille tarifaire.
- Sérieusement  ? Les gens paient cent vingt euros pour passer la nuit ici  ? Plus les repas ? Et une chambre coûte cent cinquante euros en hiver  ? Heureusement qu’il n’y a que des chambres doubles et que les clients paient le même prix s’ils sont seuls ou à deux. Deux cent euros le trente et un octobre et le premier novembre  ? Pour fêter l’anniversaire de Samhuinn  ? On dirait un dérivé de Samuel, c’est sûrement le constructeur de l’hôtel ou une célébrité de l’île. Voilà que je parle tout seul maintenant, je deviens fou. Heureusement que je suis tout seul dans le hall et que personne ne m’entend.
Fatigué, Ophélien vérifie qu’il est bien seul et il s’accorde une sieste de quelques minutes caché derrière le comptoir. Un souffle d’air froid dans son dos le réveille, un peu plus reposé.