jeudi 6 avril 2017

Les contes flamboyants de la forêt: Arietes

Le cerf aux longs bois reniflait l’herbe brûlée en secouant la tête. A côté, une offrande des hommes contenait de la nourriture qu’il ne pouvait que renifler sans pouvoir la consommer. Il n’avait nulle part où aller alors il invoqua la lune, il la pria durant une nuit entière. La forêt était son unique refuge, il ne pouvait traverser les habitations des hommes sans craindre d’être chassé et la vallée caillouteuse qui prolongeait la forêt ne le laisserait pas sortir vivant d’une longue marche dans les pierres sans eau ni nourriture. Il était condamné mais il croyait aux divinités anciennes qui veillaient sur la forêt.
 
  Alors le cerf chanta la nuit durant, le clair de lune qui éclairait les restes fumants de la forêt semblait l’écouter du haut du nuage sur lequel elle semblait assise. Elle lui souriait du haut du ciel où des divinités anciennes l’écoutaient sans mot dire. Le cervidé implora et pleura la forêt disparue, il la pressait de renaître de ses cendres car elle donnait la vie. 

  Au matin, la lune l’exauça : le cerf avait perdu ses bois majestueux mais la forêt commençait à timidement reverdir.  La forêt renaissait à la vie et au fil des mois, les bois du cerf repoussèrent alors que la forêt reprenait ses droits sur la folie des hommes.