Il était une fois, un guerrier qui dormait dans le sous-sol de la
Lune. Il se réveilla un jour sans savoir où il était ni ce qu'il
faisait là. Il était seul dans une pièce hermétiquement fermée
avec à ses côtés, son sabre et un scaphandre avec un dessin
explicatif. Il comprit rapidement que sans scaphandre, il ne pourrait
pas respirer sur la surface et que le temps était limité pour
chaque sortie, tout comme sa provision d'air respirable.
Il commença par explorer son sarcophage qui était une pièce ronde
avec des placards qui regorgeaient de nourriture et de matériel. Pas
de fenêtre, il ne pouvait donc pas regarder dehors. Intrigué, il
suivit la procédure pour une sortie de reconnaissance. Tout était
désert autour de lui, pas un son, pas un souffle d'air (il n'y en
avait pas!), rien ! Seulement l'espace, la voûte étoilée et
la Terre qui lui faisait face, c'était sa destination, il l'avait
compris d'après les dessins.
Rentré dans son abri, il s'ennuya rapidement et entreprit la
construction de son vaisseau ce qui lui prit trois mois car les
pièces détachées étaient préassemblées dans un hangar proche de
son vaisseau. Cela lui prit du temps, l'air commençait à se
raréfier tout comme la nourriture mais il parvint à rentrer sur
Terre.
De retour sur Terre, il fut accueilli par des scientifiques qui le
félicitèrent. L'expérience avait réussi : l'être humain
pouvait construire un vaisseau spatial en pièces détachées si
quelques modules étaient déjà prêts, sans connaissances
particulières et le piloter. L'humanité avait fait un grand pas
dans le sauvetage des Hommes envoyés dans l'espace.
Le guerrier au sabre fut félicité et remercié pour son dévouement
à cette expérience unique. Il apprit qu'il avait été condamné à
mort et avait accepté l'expérience en échange de sa grâce s'il
s'en sortait. Personne d'autre n'avait accepté de tenter
l'expérience avant lui. Libéré, sa mémoire réactivé, il fut
décoré par le président et se retira dans un petit coin de
campagne. Après sa perte de mémoire, le manque de remords qu'il
avait montré lui sembla injustifié et il reconnut que les actes qui
avaient entraîné sa condamnation étaient condamnables. Il avait mal
agi et depuis ce jour, il se montra parfaitement honnête.