jeudi 25 mai 2017

Rune d'ambre Chapitre 8/30

  Emprisonnés dans une geôle humide, les deux adolescents attendent leur procès. Ils étaient si près du but.
- Alors les enfants, on a des problèmes ? dit une voix moqueuse dans l’ombre.
- Raya ? demandent-ils d’une seule voix.
- Oui, bon, on file.
- Merci, mais comment ?
- Le têtard vous suivait de temps en temps dans son chaudron, il a vu que vous aviez de gros ennuis. C’est qu’elle est sensible, cette petite chose, il s’inquiétait pour vous. Il a jeté un sort et tout le château est endormi, je vais aller faire un tour.
- Pourquoi faire ?
- Le sorcier du roi a beaucoup œuvré pour que je ne puisse pas finir mes études, j’ai bien l’intention de visiter son laboratoire. A l’époque, il siégeait au conseil d’administration de la haute école de magie et il voulait que la sélection soit drastique. Il n’admettait pas que des étudiants ont besoin de plus de travail et de temps que les autres pour réussir.
- Nous devons récupérer nos affaires, elles sont sous un buisson près du château.
- Je peux le faire !
Et quelques minutes plus tard, ils récupèrent leurs affaires.
- Combien de temps le sortilège va-t’il durer ?
- Deux heures… dit la sorcière d’une toute petite voix. J’ai fait croire à Andrea que mes pouvoirs seraient suffisants pour vous retrouver avant de lui avouer que je n’en étais pas sûre. Mais la logique voulait que vous soyez au cachot donc au sous-sol.
  Ils déambulent dans le château endormi et parviennent au laboratoire du sorcier officiel du roi. Raya se sert dans les placards, elle emporte des livres, des ingrédients coûteux et des potions.
- Mais tu voles ? s’étonne Ambrelune.
- Le roi est un tyran. Il nous doit bien ça ! Bon, il nous reste un peu plus d’une heure. Où allons-nous ?
- A la bibliothèque. décide Rune. Qui sait ce que nous y apprendrons.
- Reste à la trouver !
Ils remontent par maints escaliers et ils finissent par parvenir à ce qui est visiblement la salle des banquets. Le roi y festoyait entouré de sa cour lorsque le sort les a frappés.
- Si je le tuais ? propose Raya.
- Mais c’est déloyal.
- Rune, mon petit, je ne suis pas une gentille sorcière…
- Tu ne te le pardonnerais jamais ! Et puis, c’est lâche et indigne de tes grands pouvoirs.
- Peut-être… Les parties privées du château doivent plus ou moins déboucher ici, trouvons le bon escalier.
Ils se séparent et trouvent rapidement ce qu’ils cherchent. Emerveillés par la richesse des appartements, les deux adolescents en oublieraient presque leur mission. Mais la sorcière les rappelle à l’ordre et les charge de nombreux volumes tous plus lourds et poussiéreux les uns que les autres qu’elle choisit avec soin. Dégoûtés par les toiles d’araignée qui pendent des couvertures, les deux adolescents lèvent les yeux au ciel pour ne pas imaginer les arachnides courir sur leurs vêtements.
- On file ! Donnez-moi la main !
- Nous n’avons pas de main disponible ! répondent les deux adolescents de concert qui se retiennent d’éternuer, gênés par la poussière qui se dégage des volumes.
- Que vous êtes nigauds ! s’énerve Raya en leur prenant le poignet.
  Avec un cri de terreur, ils s’élèvent dans les airs mais leurs pieds sont sur une surface ferme bien qu’invisible, quelque peu rassérénés, ils savourent le paysage alentour et leur vent sur leur visage, malgré la peur qui leur glace les entrailles. Dans un grand fracas, le château commence à s’effondrer sous leurs yeux ; fascinés et horrifiés, ils ne peuvent en détacher le regard. 
- Je suis douée pour les sorts de destruction massive.
- Mais tu les as tués ! disent les deux adolescents en chœur.
- Oh, que vous êtes rabat-joie ! Je reconstruis le château, vous voyez ? Je vous promets qu’il y a des survivants ! Nous arrivons !