Il y avait
une fois, il y a bien longtemps dans un pays lointain, un sorcier qui
n'avait pas été très assidu durant sa formation. Il ratait souvent
ses tours, se trompait dans les formules et les résultats étaient
parfois hasardeux, voire désastreux.
Un jour,
alors qu'il préparait une potion pour éliminer une fatigue
passagère alors qu'il avait de nombreuses tâches à accomplir, il
se rendit impalpable. Pas invisible, non, il n'avait plus de réalité
physique : il ne pouvait ni parler, ni saisir des objets, rien.
Inquiet, il se déplaça jusqu'à son miroir et s'examina. Il ne vit
rien dans le miroir et quand il tenta de le toucher, le miroir ne
changea pas d'aspect, il n'y avait ni buée ni rien qui indiqua qu'on
l'avait touché. Quand il passa sa main au travers du miroir, le
sorcier compris que sa situation était difficile. Quand il tenta
sans succès de parler, il comprit que sa situation était
désespérée. En effet, comment produire des sons sans muscles, a
fortiori sans cordes vocales ? Comment trouver de l'aide de
cette manière ? Consulter des livres pour trouver un remède à
sa situation ?
Il avait
beau réfléchir, il ne savait que faire. Il commença à pleurer et
resta longtemps ainsi. Puis il sortit dans le but de trouver de
l'aide. Il ne pouvait pas plus marcher que parler mais par chance, sa
fenêtre était ouverte et un courant d'air l'emmena au-dehors.
Flottant dans l'air, il traversa sa ville, invisible et ignoré de
tous. Sa situation lui semblait désespérée jusqu'à ce qu'il
traverse un nuage de poussière et que son maître qui était très
observateur remarque que la densité de l'ombre qu'il projetait sur
le sol délimitait une silhouette. Intrigué, il jeta un sort qui lui
rendit son apparence première.
Le sorcier
remercia son maître mais celui-ci fut furieux et lui fit comprendre
le danger qu'il y avait à pratiquer la magie sans la maîtriser. Il
le renvoya en formation qu'il supervisa lui-même. Quand le sorcier
obtint de nouveau son diplôme dix ans plus tard, il savait utiliser
la magie et intérieurement, il remercia son maître de sa sévérité
qui le mettait à l'abri d'une deuxième mésaventure.