La sirène se réchauffe aux chauds rayons
du soleil estival en peignant ses longs cheveux de feu. Elle chantonne
doucement pour elle-même, bercée par le bruit de la mer. Le vent caresse sa
peau blanche et joue dans ses cheveux mouillés qui sèchent lentement. La
créature marine savoure la quiétude de ce moment de calme : hier, la mer
était en furie, la tempête faisait rage, l’orage grondait au-dessus de sa tête
et la folie de l’océan était meurtrière. Au matin, son environnement avait retrouvé
son calme habituel.
Le silence est brisé par un navire
qui avance vers la sirène, toutes voiles dehors. Elle le regarde, fascinée par
cette structure de bois à la ligne élégante. Des marins la montrent du doigt
avec des rires et des cris, la sirène les regarde s’agiter sur le pont du
navire. Elle chante à pleins poumons pour qu’ils l’entendent ; longtemps,
elle lance vers le ciel des chants qui parlent de mer et de nature sauvage sans
quitter le navire des yeux. Les voiles repliées, il attend qu’une vague l’emporte
au loin tandis que la sirène chante encore et encore de sa voix cristalline.
Enfin, les voiles se déploient, ailes blanches qui emportent le navire
vers d’autres horizons. La sirène soupire de soulagement, son chant les a fait
fuir.