La nymphe, nimbée
dans la lumière aurorale se peigne les cheveux en chantonnant. Elle profite du
calme de la rivière et se mire dans ce miroir mouvant. Seule, les larmes aux
yeux, elle songe combien le monde lui est cruel.
Elle passe sa vie à
fuir les hommes qui ne croient plus aux nymphes et à qui elle doit cacher son
existence. La nature détruite par l’homme ne lui est plus un abri salutaire.
Peu à peu, les nymphes des bois et des eaux ont repris leur immobilité ;
en état de léthargie, elles attendent des jours meilleurs.
Elle s’approche
toujours plus près de la surface des eaux qui l’ont vue naître. Avec un soupir
de désespoir, elle rejoint l’onde.