Le petit faune, créature au corps d’homme mais aux cornes et membres
inférieurs de chèvre jouait de la flûte de pan à l’orée du bois. Le sylvain appelait
son père, le dieu Pan à la fête du soir. Une serpe à ses pieds, une couronne de
lierre sur la tête, il finissait sa journée de labeur dédiée à l’entretien du
petit bois dont il avait la garde. Tout le jour, il parcourait le bois et
lorsqu’il croisait un petit enfant qui venait de casser une branche, il allait
à grandes enjambées, réprimander sévèrement le chenapan. Il était le gardien de
ce petit bois et il comptait faire régner l’ordre en ce lieu dédié au dieu Pan.
Lorsque le dieu Pan venait
visiter son petit bois, le faune avait le devoir d’éloigner les curieux car si
d’aventure, un mortel voyait le dieu Pan, il en perdrait la raison. Alors il
jouait un air de la flûte du dieu ou chantait pour éloigner les curieux.
En cette fin d’après-midi, le
faune jouait un air entraînant en dansant et en sautant comme un cabri dans l’herbe
tendre de ce début d’été. Sa couronne volait à chaque saut mais elle retombait
toujours sur sa tête en un gracieux ballet aérien. Quand le dieu Pan arriva
vers lui, le faune continua sa danse et joua un air plus compliqué en l’honneur
de son dieu. La divinité s’assit dans l’herbe et le regarda faire ses cabrioles.
Quand le faune finit sa danse
et s’avança pour saluer le dieu, son sourire se figea sur ses lèvres. Il
entendit deux voix derrière lui, un jeune couple s’avançait vers eux sans leur
prêter attention. Le faune attrapa un coin de la cape du dieu et d’un geste
ample l’en recouvrit.
- Fuyez malheureux ! Le dieu Pan est à mes côtés !
Les jeunes gens fuirent, le faune ôta la cape du dieu qui rit à gorge
déployée de cet intermède.
- Bien, la fête nous attend !