Je n’avais pas pris garde au fait que les panneaux
indicateurs n’étaient pas plantés tout le long du chemin que j’ai fini par
perdre. J’ai mis une heure à me rendre compte de mon erreur et j’ai rebroussé
chemin droit devant moi. Hélas, j’étais certainement dans la bonne direction
mais cette bonne fortune ne m’empêchait pas d’être perdu. Je marchais dans la
mousse en faisant craquer les branches sous mes pas et je murmurais : Personne ne peut donc m’aider ?
C’est à ce moment là que Sylvain a surgi devant moi.
Interdit, j’ai étudié ce curieux personnage : il faisait la moitié de la taille d’un homme adulte et était vêtu de vert. Sa longue barbe blanche lui donnait la mine d’un sage surgi d’un autre temps. - Es-tu perdu ? - Oui. - Et où te rendais-tu ? - Je voudrais retrouver ma voiture. - Je m’appelle Sylvien et je vais te reconduire d’où tu viens. Suis-moi, homme des villes.
Comme je n’avais pas de meilleure solution,
je l’ai suivi, faute de mieux. Le nain me raconta son histoire, il vivait ici
depuis plus de mille ans et il avait pour tâche de reconduire les imprudents
qui s’égarent dans ces bois. Ce n’est plus comme autrefois, aujourd’hui, la
forêt est petite, les chemins sont tracés et les gens les suivent en général.
Et surtout, les gens ne croient plus que des créatures de légendes puissent
leur être d’un quelconque secours. Les nains sylvains s’ennuient, faute de
voyageurs égarés à aider. Il n’a cessé de me répéter combien, il est heureux de
cette rencontre.
Une demie-heure plus tard, nous avons atteint
la lisière de la forêt et je retrouvais ma voiture.