mardi 17 janvier 2017

Escape game grandeur nature (Horreur)

  Pour mon anniversaire, j'ai décidé d'inviter mes amis à un jeu d'escape game grandeur nature. J'ai reçu dans ma boîte email un courrier indésirable qui présentait un nouveau concept d'escape game réaliste « Dans une heure, on lâche les gaz ! Vous êtes enfermés dans un labyrinthe, vous avez une heure pour vous en échapper grâce à des indices. Gare aux retardataires! ». Le concept m'a plu et j'ai aussitôt réservé pour moi et mes amis.

  Le jour dit, j'étais très excitée et impatiente de découvrir ce nouveau jeu. J'avais le choix entre « Plein gaz », « Partir en fumée », « Labyrinthe piégé », « Catacombes hantées » et « Cimetière meurtrier ». J'ai choisi « Plein gaz » car cet univers me paraissait plus consensuel. Je me voyais mal emmener une de mes amies asthmatique dans des catacombes ou un cimetière à cause de la poussière.

 - Bonjour et au revoir, mes amis. Vous pouvez encore changer d'avis, chers candidats à l'autodestruction. Donnez moi vos papiers et vos téléphones portables. Merci, ils ne seront pas rendus à vos familles en cas de décès mais détruits ou revendus. Bon allons-y, je vous mène à la salle.
  Nous le suivons dans le bâtiment désert, nous sommes apparemment les seuls clients.
- Cette salle hermétique sera fermée à clef. Si vous ne parvenez pas à trouver la sortie dans le délai imparti, soit deux heures, un gaz neurotoxique sera lâché dans l'air et vous disparaîtrez. Nous y voilà, vous pouvez encore renoncer ! Ceci n'est pas une plaisanterie, vous le savez pertinemment, n'est-ce pas ?
Nous nous regardons et décidons d'y aller. Une fois la porte fermée à clef, nous parlons :
- Il fait peur, celui-là. Attention, vous allez tous rester enfermés ! Pff ! Bon, j'ai hâte que ça commence !
Le compte à rebours s'allume et démarre, le jeu a commencé !

- Bon, les amis, nous devons trouver le premier indice ! La pièce est vide, il y a une porte, je suppose que nous devons trouver un moyen de sortir.
J'examine la porte, je ne remarque rien, il n'y a ni code ni clé. Nous examinons attentivement la porte, toujours rien. Mon amie Dany finit par trouver une minuscule encoche sur le côté de la porte qui permet de l'ouvrir par un mécanisme secret. Soulagés, nous sortons heureux d' avoir trouvé la solution.
- Il reste combien de temps ?
- Une heure et quarante-cinq minutes, on a passé un quart d'heure dans cette pièce !
- C'est quoi ça ?
- Un machin qu'on peut tourner et qui montre une couleur différente sur chaque face, il y en a cinq.
- Julie, ça ressemble à un code couleur. Vite cherchons partout, personne n'a rien remarqué dans la première pièce ?
- Là, j'ai trouvé ! Au-dessus de la patère.
- Merci Jérôme ! Bon, on a ouvert une porte ! Passez devant, je ferme la porte.
- La première porte est ouverte. Il a dit que la salle était comment déjà ? Ah oui, attends que je me souvienne... La pièce est divisée en quatre sections séparées par une porte fermée à clef. En tout, on a quatre portes à ouvrir pour sortir. Il nous en reste trois.
La pièce suivante est tapissée de courbes en noir et blanc qui ne forment pas de dessin cohérent, les lignes se croisent au hasard, formant un motif qui agresse les yeux. Tout le monde baisse les yeux pour fixer le sol qui est également dans le même style.
- Quelqu'un voit une sortie ? Ou une porte ?
- On va faire le tour de la pièce à tâtons, on sentira bien la porte !
Deux tours de la pièce plus tard, ils ne trouvent pas de porte. Ils explorent le sol sans plus de succès : il n'y a ni ouverture, ni aspérité.
- Hé, il reste une heure, il faut qu'on se dépêche ! Qu'est-ce qu'on n'a pas exploré ?
- Le sol et le plafond.
- Quelqu'un peut me porter ? Il doit bien y avoir une sortie. Explorez le sol de votre côté avec minutie, il y a forcément une sortie.
- Il n'y a rien ! Les coins peut-être ?
- Oui, dans ce coin la porte coulisse. Génial, il fallait y penser.
- Vite avance, il nous reste peu de temps, à peine trois quarts d'heure pour deux pièces.
- Ca ira, t'inquiète ! Bon, on a quoi ?
- Une pièce avec un labyrinthe dessiné sur les murs. Le point de départ est en rouge et il n'y a pas d'aspérité.
- Il y a forcément un trou ou autre !
- On a fait le tour de la pièce, il n'y a rien ! On ne va pas se taper tout le labyrinthe quand même !
- Déjà, on peut supposer que la sortie est à hauteur d'homme...
- Pas forcément, on est en équipe, ce n'est pas pour rien.
- Il y a forcément un raccord et rien ne dit qu'il n'est pas en hauteur.
- Ok, qui monte sur les épaules de qui ? On doit faire vite !

- Eurêka ! Une demie-heure et deux pièces, ça se corse !
- Il y a des lettres et une phrase au mur :
C'est mieux que dieu. C'est pire que le diable. Les pauvres en ont. Les riches en ont besoin. Et si on en mange, on meurt. (énigme de Stanford)
- Je la connaît cette énigme, en plus ! Je ne me souviens plus de la réponse. Je l'ai sur le bout de la langue !
- Fais un effort et puis, ce n'est qu'un jeu... On le prend un peu trop au sérieux, d'ailleurs. On n'est pas supposés s'amuser ?
- Si mais l'atmosphère est flippante, c'est trop réaliste tout ça, vous ne trouvez pas ?
- Oui, je suis d'accord. Bon quelqu'un a une idée ? Moi, je n'en sais rien.
- Ah, c'est ça, c'est « rien », la solution ! Je m'en rappelle maintenant que tu le dis.
- Va pour « rien », de toutes manières, on a droit à plusieurs essais.

- Cool, il nous reste une demie-heure pour la dernière énigme ! Quelqu'un veut à boire ? Tout ça m'a donné soif !
- Là, je ne vois pas ! La pièce est lisse, en métal, sans aspérités ni le moindre dessin. Quelqu'un a une idée ?
- Non, il n'y a pas de porte cachée ?
- Non, il y a juste la porte de sortie.
- On va minutieusement examiner les murs, on a le temps !

- Encore des gens qui n'ont pas pensé à vérifier si la porte de sortie n'était pas ouverte, tout simplement. On va devoir faire vite pour se débarrasser d'eux. Le prochain groupe arrive dans un quart d'heure.