Odalie
se trouve dans une pièce sombre. Une voix lui parle.
-
Odalie, te voilà une des nôtres désormais. Tu as aujourd'hui
quinze ans, tu dois assumer ce que tu es et révéler le don.
Une
douleur au bras. Les ténèbres tout autour d'elle. Si vite. Des
silhouettes encapuchonnées de noir. Le sommeil la gagne. Le clocher
sonne minuit.
Le
réveil sonne. L'adolescente ouvre les yeux et se lève d'un bond :
sept heures ! Elle devrait être levée depuis une heure et n'a
que quinze minutes pour prendre son bus.
Enfin
assise dans le bus qui l'emmène au collège, Odalie sent la douleur
légère à son bras. Son rêve lui revient : le don, elle peut
se révéler et utiliser son don.
Une
fois de plus, ses camarades de classe se moquent d'elle. Depuis la
rentrée, ils n'ont de cesse de trouver des prétextes pour se moquer
d'elle ou la bousculer dans les couloirs. Le professeur fait mine de
ne rien voir et continue son cours en ignorant les noms d'oiseaux
chuchotés depuis le matin. La plus virulente est Julie, la pimbêche
blonde peroxydée assise juste derrière elle qui lui demande
toujours si elle a un petit ami ou même des amis, laide comme elle
est ou met ses chewing-gum dans ses cheveux.
Cette
fois-ci, la grande blonde a répandu la rumeur selon laquelle elle
serait amoureuse du garçon le plus populaire de terminale, rumeur
puérile.
- Je
la hais !, pense-t'elle.
A
cet instant, la pimbêche hurle de douleur :
-
Une chose invisible me mord le bras et ne veut pas me lâcher !
La
chose ne la lâche qu'une fois l'empreinte de ses dents invisibles
incrustées en une noire ecchymose sur la peau blanche de sa victime.