Un jour, lors d'une
promenade, je tombais sur une ravissante chapelle qui luisait sous le
soleil. L'air automnal était doux, il n'y avait pas un souffle de
vent, pas un bruit dans le bois et pas âme qui vive dans les
environs. Pas un oiseau ou un écureuil, rien que le silence et la
solitude.
Intrigué car je
connaissais bien ce bois mais que je n'avais nulle connaissance de
cette chapelle, j'entrais dans le lieu saint. Il y avait des
chandelles... partout, tout autour de moi. Emerveillé, je tournais
sur moi-même tandis que mes chaussures claquaient sur le sol de
l'église en un son qui montait jusqu'à la voûte. Je ne comprenais
pas d'où venaient ces chandelles. Je les regardais attentivement et
je me rendis compte que chaque représentation de saint posée sur le
sol dallé avait sa chandelle plus ou moins longue posée à côté.
J'en déduisis que la longueur de la chandelle qui était liée à la
brillance de la flamme représentait certainement la ferveur du culte
qui lui était rendu.
Je flânais
quelques temps entre les statues de saints et j'en repérais quelques
uns qui m'étaient familiers : sainte Marie, saint Joseph,
sainte Anne entre autres. Je restais de longues heures dans ce lieu
apaisant et magique à prier le ciel, la terre, les arbres alentours
ou je ne sais trop quoi. Je ne me souviens plus à quoi j'ai pu
penser assis en tailleur au milieu de ces chandelles allumées.
J'en ressortis
apaisé alors que le jour déclinais. J'y suis revenu maintes fois,
mais jamais, jamais je n'ai retrouvé cette chapelle illuminée.
A chaque saint,
sa chandelle. (proverbe Français) (Tout le monde veut être
libre de jouir de ses droits)