Ce
soir-là, Jules se coucha comme d'habitude. Durant la nuit, il
entendit un grincement dans sa chambre. Il alluma sa lampe de chevet
et se rendit compte qu'une porte était ouverte dans le mur face à
lui. Intrigué, il s'approcha pieds nus et sans mettre sa robe de
chambre malgré le froid.
Il
alla chercher une lampe de poche dans le tiroir de son bureau,
vérifia qu'elle fonctionnait et passa la porte après avoir coincé
un livre pour l'empêcher de se fermer. Il se retrouva dans une
jungle en plein jour, un chemin passait juste devant lui, il repéra
l'emplacement de son placard et avança droit devant lui.
Il
marcha durant une demie-heure et entendit pleurer. Un petit garçon
était assis au pied d'un arbre. Il s'appelait Serge et il lui
raconta qu'il avait passé la porte et qu'elle s'était refermée
toute seule, il était coincé depuis une semaine et désespérait de
sortir de ce monde étrange. Il n'y avait que de la jungle, des
arbres étranges, mais pas d'animaux sauvages. Il n'y avait que des
fruits à manger et pas de porte de sortie. Ce monde était un cercle
d'un kilomètre de diamètre fermé par des murs. Parfois une
ouverture se dessinait dans le mur mais elle ne restait jamais
longtemps sur le mur, elle disparaissait.
Jules
s'inquiéta alors : et s'il se retrouvait coincé ? Il prit
Serge par la main et il retrouva son chemin. La porte commençait à
s'effacer. Ils poussèrent tous les deux de toutes leurs forces et
parvinrent à ouvrir la porte avant sa disparition.
Une
fois rentrés dans la chambre de Jules, en sécurité, ils purent
enfin se reposer au calme. Serge voulait rentrer chez lui sans
attendre et il sortit discrètement par la porte d'entrée. Il promit
d'écrire à son nouvel ami et s'avança en pyjama sur le trottoir.
C'est à ce moment-là qu'il se rendit compte qu'il avait changé de
climat et surtout d'époque.