samedi 17 décembre 2016

Nanowrimo Novembre 2016: Bruits nocturnes, bruits indéfinis


VENDREDI
L'autre jour, je me suis réveillé en pleine nuit, couvert de sueur. Dans mon rêve, des bruits de pas se sont fait entendre, effrayé, j'ai commencé à courir jusqu'à ce que je tombe de mon lit et me réveille, empêtré dans mon drap. Recouché, le reste de la nuit fut paisible.

SAMEDI
Le lendemain, je restais longtemps à lire un livre dans mon lit, j'avais tout oublié des événements de la veille. Nous étions samedi, un week-end de quatre jours ensoleillés s'annonçait. De toute la journée, je ne pensais à ma nuit agitée et je vaquais à mes occupations habituelles : lire, trier des papiers, faire le ménage et rattraper mon retard sur le traitement de mes papiers administratifs. Le soir venu, je regardais un film jusque tard dans la nuit puis allait me coucher, exténué par cette longue journée. A peine couché, je m'endormis et plongeait dans mes rêves, la journée avait été longue. La nuit se passa normalement jusqu'à ce que je me lève pour aller aux toilettes. Revenu dans ma chambre quelle ne fut pas ma surprise de la retrouver plongée dans le noir. J'étais pourtant certain d'avoir allumé la lampe de chevet, je n'aurais pas traversé la chambre dans le noir sans m'en rendre compte ! Je ne comprenais pas car elle marchait parfaitement. Intrigué, je fis le tour de la chambre du regard et ne remarquais rien.

DIMANCHE
Au réveil, mes chaussons m'attendaient bien rangés devant la porte de la chambre alors que je les avais laissés au pied de mon lit comme d'ordinaire. Je n'aurais jamais traversé la chambre pieds nus, quelle idée ! En ce beau dimanche, je me levais de bonne humeur sans chercher à percer le mystère des chaussons jusqu'à ce que je les mette. Ils étaient humides et bien les regarder, on aurait dit qu'ils avaient été écrasés sous un poids important. Intrigué, je les examinais de plus près avant de passer des chaussettes et de mettre les chaussons à la machine. Le reste de la journée ne révéla rien de particulier ni d'autres événements étranges. Je finis par chasser ces événements de mon esprit. Le soir venu, je veillais tard, tant par crainte d'un événement quelconque que par envie de profiter d'un week-end prolongé. J'allais me coucher à minuit passé, épuisé et heureux à l'idée de me glisser sous mes draps qui étaient propres et parfumés.

LUNDI
A quatre heures du matin, un verre se brisa dans la cuisine. Effrayé, je me levais précipitamment mais je tentais de me rassurer en me disant que j'avais sans doute posé le verre en équilibre instable en le mettant sur l'égouttoir. Je savais que c'était un mensonge mais ma raison ne trouva pas d'autre explication. Quand je reviens me coucher, je trouvais draps et couvertures par terre, je ne pensais pas les avoir violemment rejetés en me levant mais je ne pouvais en être sûre. Intrigué, je me recouchais malgré tout sans songer aux événements des jours précédents. Réveillé vers onze heures du matin, la journée se passa normalement. Je me couchais tôt le soir car je comptais aller me promener toute la journée.
Épuisé par ma nuit agitée, je passais la journée enfermé chez moi devant des films que j'avais déjà vus. J'ai ouvert plusieurs livres sans en lire une ligne. Je me couchais tôt pour profiter de mon dernier jour de congé.

MARDI
La nuit fut calme mais au matin, je retrouvais une bouteille de lait renversée sur le sol de la cuisine. Elle n'avait aucune raison d'être hors du réfrigérateur. La journée fut ensoleillée et je la passais en forêt car je répugnais à rester dans cette maison. En rentrant, je trouvais des traces de pas dans le vestibule qui menaient à mes chaussures de randonnée qui gisaient au milieu du salon. Elles étaient pleines de terre. Je ne les avais pas remises depuis l'été précédent. Je nettoyais sans chercher à comprendre. Je me fis une tisane, mangeais devant un jeu télévisé et me couchais tôt après m'être assuré que mes affaires étaient prêtes et mon réveil allumé.

MERCREDI
Dix heures ! Mon réveil n'avait pas sonné, j’appelais le bureau pour prévenir de mon retard. Furieux, je lançais le réveil à travers la pièce, j'étais sûr de l'avoir mis la veille. Je travaillais toute la journée. En rentrant le soir, je trouvais ma vaisselle brisée qui jonchait le sol de la cuisine. Effrayé, je ramassais tout et me contentais de vaisselle de pique-nique en plastique. Cette fois-ci, ce ne pouvait être moi ! J'inspectais mon appartement mais ne trouvais rien. Une fenêtre était restée entrebâillée. Je ne vois pas comment quelqu'un aurait pu entrer par là mais je me persuadais que c'était le cas et la refermais soigneusement.
Effrayé, je me couchais tôt et tentais de dormir. Rien ne se passa durant la nuit, je me rassurais.

JEUDI
Je fus réveillé par mon réveil et un coup sur ma porte qui vibra sous les coups. Je me réveillais en sursaut et restais assis dans mon lit sans trouver le courage de me lever. Des bruits de pas légers s'éloignèrent et je parvins à me lever. Bien sûr, il n'y avait rien. Je me préparais et je pris mon petit déjeuner à l'extérieur sur le chemin du bureau. Mes collègues me trouvèrent la mine fatiguée mais je leur mentis en prétextant un cauchemar. Qui me croirait ? Le soir venu, je rentrais chez moi, après avoir acheté de la vaisselle incassable, sur les coups de dix heures. J'inspectais de nouveau l'appartement sans rien trouver. Je me rassurais, tout cela n'était qu'un mauvais rêve. Je dînais puis allait me coucher persuadé que rien ne passerait cette nuit là, comme la nuit précédente. Je tentais de me persuader sans succès que mon réveil n'était que le fruit de mon inconscient qui savait que j'avais manqué l'heure de mon lever.
A onze heures du soir, j'entendis des bruits de pas dans le couloir, juste devant ma porte. Puis, on frappa à ma porte trois coups secs. Je m'éveillais complètement et me roulais dans ma couverture. J'avais trop peur de me lever. A une heure du matin, le même manège se reproduisit. Puis à trois heures et cinq heures. Je me réveillais à six heures en entendant mon réveil sonner, il avait été mis au maximum et la porte de ma chambre était ouverte, des traces de pas poussiéreuses allaient de mon lit à la porte et se perdaient dans le couloir. Effrayé, je les effaçais puis partais, en retard, en remettant au soir les investigations. Épuisé, la journée fut difficile.

Le soir, une inspection minutieuse ne révéla rien. Toutes les traces avaient été nettoyées. Je dis bien nettoyées, je les avais effacées mais des traces subsistaient encore lorsque j'avais quitté la maison. Il brillait comme un sou neuf lorsque je rentrais. Je décidais de contacter un exorciste durant le week-end. Je me couchais tard après avoir bu plus de whisky que de raison. Je vérifiais mon réveil. Durant une heure, j'entendis des bruits de pas dans le couloir. Puis le silence. Je me décidais à prendre mon courage à deux mains pour aller aux toilettes en courant et en allumant toutes les lumières. Je ne notais rien de particulier.

VENDREDI
A six heures du matin, on frappa violemment à la porte. Je n'eus pas à l'ouvrir, elle le fit pour moi. Je ne cherchais pas la cause de ce réveil car je savais que je ne trouverai rien. Je traînais jusqu'à l'heure d'aller au travail. Je rentrais tard ce soir-là, j'avais mangé dans un restaurant et fini la soirée dans un bar. Je me promis d’appeler le démonologue dont j'avais noté le numéro dès lundi matin.

J'allais me coucher à minuit et j'attendis les yeux ouverts dans le noir. La porte trembla sous les coups donnés durant une dizaine de minutes. Puis j'entendis des pieds nus faire les cent pas dans le couloir juste devant ma porte. Épuisé par une semaine d'insomnie, je me mis à pleurer de fatigue et de peur. Le manège devant ma porte dura une heure puis j'entendis un grognement. Des coups plus forts se sont fait entendre, j'ai craint que la porte ne résiste pas. Elle a résisté mais le verrou a sauté. La poignée tourne alors que j'écris ces lignes, lentement très lentement depuis vingt minutes que j'ai commencé ce récit. J'entends un ricanement, la chose derrière la porte se délecte de ma peur. Je n'en ai plus pour longtemps. Adieu ! Si quelqu'un trouve ces pages éparses qu'il prévienne ma famille.